Nouvelle majorité présidentielle : le PS et l’AFP à l’étroit

par pierre Dieme

Macky Sall a mis mal à l’aise ses alliés de Benno, notamment le Ps et l’Afp. Avec le recrutement des libéraux, on risque d’assister à une «crise sur le gâteau». Ainsi, avec ce malaise, ceux qui se sentiront à l’étroit pourraient quitter.

Trouille générale chez les alliés de la première heure de Macky Sall. L’ouverture politique de l’actuel chef de l’Etat à certaines forces de l’opposition, notamment aux libéraux Idrissa Seck et Oumar Sarr, met mal à l’aise ses alliés le Ps et l’Afp qui sont avec lui depuis le second tour de la présidentielle de 2012. De même que le Rewmi d’Idrissa Seck qui avait, entre-temps, quitté le navire pour s’aventurer dans l’opposition à cause notamment de divergence de points de vue sur la gestion du pays. Ce, même si, les ministres envoyés dans l’équipe de Macky Sall, Oumar Guèye et Pape Diouf, avaient fini par lâcher leur mentor pour poursuivre le compagnonnage avec le patron de l’Apr. Seck s’était radicalisé, avec cette phrase assassine où il disait que le chef de l’Etat était incapable de peindre les réalisations de son prédécesseur Abdoulaye Wade.Mais, depuis la dernière élection présidentielle, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Aujourd’hui, le parti d’Idrissa Seck, candidat arrivé deuxième à la dernière élection présidentielle, est traité avec beaucoup plus d’égard. Il se retrouve avec deux portefeuilles ministériels et, cerise sur le gâteau, la présidence du Conseil économique, social et environnemental (Cese) dont le budget est estimé à plus de 7 milliards de francs Cfa. Du coup, oubliés les insultes et les propos guerriers du genre «Allah n’aime pas les traîtres».

Au même moment, le Ps et l’Afp conservent leur quota dans le gouvernement. Pis, le parti de Niasse n’a plus qu’un seul ministre, même s’il garde la présidence de l’Assemblée nationale.

Ainsi, tout se passe comme si lechef de l’Apr cherchait à affaiblir ces alliés traditionnels au profit de ses anciens frères libéraux. Docteur en sociologie politique à l’Ugb, Alassane Ndao ne pense pas le contraire.  Il  affirme  que  Macky risque  de  fragiliser  son  bloc puisque ceux qui ne s’y sentiront plus à l’aise vont partir. «Ces derniers, occupant certainement une place importante sur le plan électoral et sociologique, vont sans doute créer d’autres coalitions politiques. C’est ce qui est arrivé au Ps quand Niasse et Djibo Kâ sont partis  et  aussi  à  Wade  quand Idrissa Seck et Macky ont quitté le Pds», dit-il. L’enseignant soutient que lorsqu’on construit un bloc hégémonique, on est confronté à la complexité  des  arbitrages  politiques puisqu’il y aura toujours des gens qui contesteront la légitimité des nouveaux venus. Toutefois, le sociologue estime que la frustration de certains membres de l’opposition et des anciens alliés de Macky Sall peut être désavantageuse pour le parti au pouvoir. «Le risque est majeur pour le parti au pouvoir et la fragilisation du bloc à l’approche des élections n’est pas bénéfique», poursuit-il. «Maintenant, comment les nouveaux venus vont se comporter ? Quelle plus-value politique vont-ils apporter ? C’est l’avenir qui nous le  dira  mais  le  risque  est  là», conclut Dr Alassane Ndao.

Marième COLY (Stagiaire)

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