Suite aux consultations et entretiens que le chef de l’Etat, Macky Sall, a accordés à certains leaders de l’opposition, dans le cadre de l’ouverture du gouvernement à d’autres forces politiques, les coalitions de l’opposition volent en miettes. Après le retrait des forces démocratiques du Sénégal (Fds/Les Guelwaars) de Dr Babacar Diop et le Front pour le socialisme et la démocratie (Fsd/Bj) du député Cheikh Bamba Dièye de la coalition «Idy 2019», c’est au tour de Pastef d’Ousmane Sonko de se retirer de la coalition Jotna.
«Je réduirais l’opposition à sa plus simple expression». Cette assertion du chef de l’Etat, Macky Sall semble se confirmer de jour en jour. Après être parvenu à diviser l’opposition sur la question du chef de l’opposition, avec notamment des attaques par presses interposées entre camarades de même bord, le président Sall a réussi encore une fois un coup de maitre en faisant voler en éclats les différentes coalitions qui avaient été mises en place pour faire face à son régime.
Les entretiens et autres rencontres avec des leaders de l’opposition, membres de coalitions, ont littéralement brisé l’élan d’unité noté entre certaines formations politiques qui partageaient vraisemblablement un même idéal.
A l’image de la coalition «Idy 2019» qui a éclaté avec le retrait des Forces démocratiques du Sénégal (Fds/Les Guelwaars) de Dr Babacar Diop et le Front pour le socialisme et la démocratie (Fsd/Bj) du député Cheikh Bamba Dièye, suite à l’entrée d’Idrissa Seck et de son parti Rewmi dans le gouvernement, c’est au tour de la coalition Jotna de faire les frais de l’ouverture du gouvernement à l’opposition.
Le parti Pastef et son leader Ousmane Sonko se retirent de ladite coalition. Dans une lettre adressée au président de la coalition, en l’occurrence Bruno d’Erneville, le Pastef dit avoir «pris la décision de se retirer de la coalition JOTNA conformément aux dispositions de l’article 10 du Code de conduite du 14 juillet 2019, modifié».
Toutefois, Ousmane Sonko et ses camarades de partis n’ont pas tardé et cherchent à former une autre coalition. Ils ont ainsi réitéré leur offre «de fusion à toutes les parties prenantes de la coalition, offre déjà̀ acceptée par une dizaine d’entre elles à ce jour».
Mieux, pour faire face à la mouvance présidentielle, lors des élections locales à venir, Pastef dit rester «ouvert à une collaboration plus souple et sans contrainte avec les autres parties prenantes» tout en réaffirmant son ouverture «à l’examen des possibilités de coalition à l’approche de toutes échéances électorales». Une décision qui fait suite à l’audience entre le chef de l’Etat, Macky Sall, et le leader du Parti de la Construction et de la Solidarité (Pcs/Jengu), Boubacar Camara qui a préféré quitter la coalition pour former une autre dénommée coalition des «Bâtisseurs».
En réalité, d’autres leaders de la même coalition auraient été reçus par le président Sall, selon Ousmane Sonko. On note encore une fois un coup fourré de l’opposition Sénégalaise. Après la tentative avortée d’aller en rangs serrés à l’élection législative de 2017, pour contraindre le pouvoir à une cohabitation et son échec de se retrouver autour d’une candidature unique de l’opposition pour défaire Macky Sall, à l’élection présidentielle de février 2019, l’opposition vient de montrer que les intérêts personnels passent avant tout.
JEAN MICHEL DIATTA