«Idrissa Seck manque d’élégance et n’a aucun respect de la parole donnée», peste Pr Amsatou Sow Sidibé

par pierre Dieme

La matérialisation de la menace du président de la République Macky Sall de « réduire l’opposition à sa plus simple expression » continue de prendre corps avec la migration de certains acteurs politiques de l’opposition vers la mouvance présidentielle. Ce ralliement sans vergogne oblige le professeur de droit et leader du Mouvement citoyen convergence des acteurs pour la défense des valeurs républicaines CAR LENEEN, Amsatou Sow Sidibé, à sortir l’artillerie. « Il faut moraliser la scène politique, c’est très moche ce que font les hommes politiques. La parole donnée n’a plus de sens et c’est désolant », dit-elle.

« Idrissa Seck manque d’élégance, il n’a aucun respect pour la parole donnée. Il est temps de moraliser la scène politique. Quand il avait senti le besoin, il nous avait contactés. Mais après l’élection présidentielle, nous n’avions aucune nouvelle de lui. Et pourtant, nous étions alliés. Il était plus catholique de rédiger ou de nous informer de la fin de notre collaboration », fustige Mme Amsatou Sow Sidibé, invitée de l’émission politique sur Walf Tv, ce lundi 9 novembre 2020.

L’universitaire ne cache pas sa déception face à la migration vers le pouvoir de certains leaders de l’opposition. Pour elle, cette vague migratoire qui secoue l’opposition procède de l’indignité. « Le président de la République n’a pas le droit d’affaiblir les rangs de l’opposition car, pour qu’une démocratie soit vivante, il faut qu’il y ait une forte opposition », professe-t-elle. L’universitaire va plus loin en soutenant que les hommes politiques doivent revoir leurs copies. Après le départ d’Idrissa Seck qui a hérité de la présidence du Conseil économique, social et environnemental (CESE), ça a été en effet le tour de Boubacar Camara qui a été reçu en audience par Macky Sall.

Boubacar Camara qui, dans un passé très récent, était dans la coalition de Ousmane Sonko et avait dénoncé les limites du régime avec des mots très durs. Selon la première dame universitaire agrégée en droit privé en Afrique de l’Ouest, la politique est une activité noble. Par conséquent, ce qu’elle constate ces dernières heures sur la scène politique n’est nullement une bonne leçon pour les générations futures. En ce qui concerne le troisième mandat, l’universitaire pense qu’il faut récrire la Constitution car elle n’est pas du tout claire. Ou bien insérer des dispositifs transitoires clairs.

A en croire l’éminent professeur de droit, pour la mémoire de ces honnêtes citoyens qui ont donné de leur vie pour un idéal et au nom de la démocratie, le président Macky Sall ne doit pas accepter un troisième mandat. « Nous sommes des Africains. La démocratie doit être en phase avec nos réalités socio-culturelles. La parole a un sens symbolique chez nous. Les hommes politiques n’ont pas le droit de manipuler le peuple, ils doivent cesser de jouer. La politique n’est pas un jeu de dames, les préoccupations et les aspirations du peuple doivent être tenues en compte », estime l’opposante, rapportée par Le Témoin. 

Pr Amsatou Sow Sidibé soutient que le président Macky Sall n’accorde pas d’importance aux femmes intellectuelles mais également aux femmes politiques. Elle fonde son opinion sur le fait que sur trente-trois ministres et quatre secrétaires, il n y a que huit femmes dans le gouvernement formé le jour de la Toussaint. Toutes choses qui font dire au leader du parti mouvement Citoyen convergence des acteurs pour la défense des valeurs républicaines que Macky Sall a raté le coche.

Pressafrik

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