La Covid-19 a bon dos chez les hommes politiques. Après Idrissa Seck, Malick Gakou justifie son désir de rejoindre la mouvance présidentielle par la nécessité de faire face aux effets de la crise sanitaire. Ironie de l’histoire, le président du Grand Parti a l’aval du parti pour rejoindre la coalition Benno Bokk Yaakaar et retrouver Moustapha Niasse qu’il avait quitté.
Tous les chemins d’une bonne frange de l’opposition mènent vers la maison du président Macky Sall. Un autre gros poisson se dirige tout droit vers lui, prêt à mordre à son hameçon. Malick Gakou, le président du Grand Parti, a en effet, «reçu mandat» de sa formation politique pour le rejoindre. «Après des larges échanges sur la situation nationale et la vie du parti, nous lui avons renouvelé notre confiance totale dans sa mission de conduire et d’orienter le GP dans la perspective de réunir les conditions pour un meilleur devenir de la Nation sénégalaise», lit-on dans un communiqué signé par les trois députés du parti en l’occurrence Aïssatou Sabara, Malick Guèye et Aminata Kanté. «Nous faisons siennes les recommandations du bureau politique du 26 octobre qui donne mandat au président Malick Gakou de prendre toutes les initiatives et orientations, avec les forces vives de la Nation, pour le renforcement de la démocratique tout en préservant notre pays de toutes les menaces et de tous les périls liés aux conséquences de la pandémie qui ont impacté négativement notre économie, le bien-être social de nos populations et de renforcer notre cohésion nationale»,
Cette justification rappelle curieusement celle d’un certain Idrissa Seck. En effet, pour expliquer son ralliement inattendu, le fondateur du parti Rewmi avait invoqué la crise sanitaire mondiale qui a engendré une crise économique. «Après une analyse lucide du contexte international, du contexte africain, sous régional et national, la nécessité nous est clairement apparue de répondre positivement à l’appel du président de la République pour une union de l’ensemble des forces de la Nation pour mieux faire face au défi du moment. D’autres intelligences m’avaient suggéré de choisir le chemin d’une opposition radicale. Mais j’ai choisi le chemin d’une implication parce que des millions de personnes sont en train de perdre leurs emplois et leurs maisons faute de pouvoir payer leurs échéances. En Europe, qui abrite l’essentiel de notre diaspora, la situation est identique, une chute drastique de leurs économies. La situation exige que tous soient mobilisés vers le même but pour redresser notre économie et consolider la paix et la stabilité de notre pays», avait-il dit lors d’un point de presse.
Ministre des Sports dans le premier gouvernement de Macky Sall en 2012, Malick Gakou, alors numéro 2 de l’Afp, avait ensuite été nommé ministre du Commerce, de l’Industrie et du Secteur informel. Mais le 13 février à la surprise générale et sans informer le président Macky, il avait démissionné de son poste ministériel pour exiger la sortie de l’Afp de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Ironie de l’histoire, il se dit prêt ou du moins son parti lui donne carte blanche pour retourner dans la coalition Benno.
Charles Gaïky DIENE