Dans son discours, Donald Trump en a appelé à la Cour suprême afin de mettre un terme au décompte des voix. Au moins quatre États n’ont pas encore terminé le dépouillement, pourtant décisif pour désigner le vainqueur.
ÉTATS-UNIS – Ce n’est plus une illusion, le scénario du “mirage rouge” déjà imaginé il y a plusieurs mois par les observateurs de la campagne électorale américaine se confirme. Alors que tous les États, dont certains sont clefs, n’ont pas encore procédé au dépouillement complet, Donald Trump a revendiqué au petit matin ce mercredi 4 novembre -et de manière prématurée- la victoire à la présidentielle américaine.
″On se préparait à remporter cette élection. On l’a remportée”, a notamment déclaré le président américain depuis la Maison Blanche. Le candidat républicain a également annoncé, dans une déclaration assez confuse, un recours prochain à la Cour suprême, sans en préciser le motif, accusant le camp démocrate de “fraude”.
“Notre objectif maintenant est donc d’assurer l’intégrité, pour le bien de cette nation. C’est un très grand moment, c’est une fraude majeure pour notre nation. Nous voulons que la loi soit utilisée correctement, nous allons donc nous adresser à la Cour suprême des États-Unis. Nous voulons que tous les votes cessent. Nous ne voulons pas qu’ils trouvent des bulletins de vote à 4 heures du matin et les ajoutent à la liste. C’est un moment très triste”, a-t-il déclaré.
Des États-clefs encore en suspens
Au moment de la prise de parole de Donald Trump, plusieurs États-clefs que sont notamment la Pennsylvanie, le Michigan, la Géorgie, et le Wisconsin avaient mis en pause le dépouillement. Cela en raison de l’horaire tardif et pour éviter les erreurs liées à la fatigue mais aussi parce que plusieurs territoires ont fait le choix de ne compter le soir de l’élection que les bulletins qui ont été glissés par des électeurs venus en personne, repoussant de fait au lendemain les bulletins envoyés par correspondance.
Or, dans le contexte de la pandémie, le vote anticipé et notamment par courrier a battu des records et les analyses ont montré qu’il avait tendance à favoriser Joe Biden. De ces constats est ainsi née l’idée du “mirage rouge”
Est-ce parce qu’il craint ce scénario redouté, prédit d’ailleurs par Bernie Sander, que Donald Trump a pris les devants? Le président américain peut dans tous les cas compter sur de solides soutiens à la Cour suprême. Dans cette juridiction, la plus haute des États-Unis, le président républicain dispose d’une majorité conservatrice sans précédent et récemment renforcée par l’arrivée d’Amy Coney Barrett. Cette dernière a été nommée par Donald Trump en personne après le décès de la juge Ruth Bader Ginsburg, en septembre dernier.
Des déclarations “sans précédent”
Le camp Biden a rapidement réagi dans la matinée, jugeant ces déclarations scandaleuses et “sans précédent”. Dans un communiqué, Jen O’Malley Dillon, la cheffe de campagne du candidat a affirmé que les démocrates étaient prêts à “combattre” en justice si le président républicain saisissait la Cour suprême.
À l’heure actuelle, selon le professeur en politique internationale Brian Klaas, qui enseigne notamment au University College de Londres, l’ancien vice-président doit au moins remporter deux États, parmi ceux du Michigan, de la Pennsylvanie, du Wisconsin ou de la Géorgie.
Daouda Mine