« Idy a fait le deuil des son destin présidentiel »

par pierre Dieme

Analysant l’entrée spectaculaire de l’opposant Idrissa Seck dans le nouveau gouvernement, Momar Diongue y voit les signes avant-coureurs d’un déclin politique du leader de Rewmi. A l’en croire, d’ailleurs, Idy aurait fait le deuil de son destin présidentiel. « Il a bénéficié d’une grande coalition lors de la dernière présidentielle. D’ailleurs, si le ressort de confiance n’était pas cassé entre lui et le peuple sénégalais, il aurait remporté largement cette élection.

Donc, on peut dire que, quelque part, c’est sa personne qui pose problème. C’est pourquoi, il a fait le deuil de son destin présidentiel en optant pour l’entrée dans le gouvernement de Macky » explique M. Diongue dans les colonnes du journal Le Témoin.Selon lui, Rewmi, le parti de Idrissa Seck, ne serait plus que l’ombre de lui-même au regard de la scène politique actuelle. Et sans le concours de circonstances qui a fait qu’énormément de ténors de l’opposition se sont rangés derrière lui en février 2019, estime Momar Diongue, Idrissa Seck ne pourrait obtenir 20 % de l’électorat.

Prenant le contrepied de l’ancien collaborateur du défunt hebdomadaire « Nouvel Horizon », Ibrahima Bakhoum, journaliste et observateur de la scène politique, pense que le patron de Rewmi est loin d’avoir enterré ses ambitions présidentielles. A l’en croire, le nouveau président du Conseil économique, social et environnemental fait dans la realpolitik. « Idrissa Seck n’a pas pu obtenir ce qu’il voulait et il se dit qu’il peut attendre 2024. Il a besoin d’aller récupérer quelques forces derrière et garder encore une certaine représentabilité et audience. On savait qu’il allait venir par cette porte ou une autre. On l’attendait quelque part suivant son mutisme politique. Cependant, ce qui surprend, c’est qu’il soit du côté du Conseil économique, social et environnemental », note le vétéran de la presse sans manquer de rappeler les conséquences d’un changement de veste politique.

En effet, explique-t-il, les hommes politiques sont le plus souvent sanctionnés par le retour de bâton en fonction de leurs propres déclarations. « Idrissa Seck disait qu’il ne prendrait jamais une fonction nominative, on le voit aujourd’hui à la tête du Cese. C’est ça également le réalisme, on ne peut reprocher à un homme politique de vouloir jouer le réalisme, de travailler en fonction de sa lecture de la situation. Comme on dit, à situation concrète, réponse concrète. Et la situation concrète pour le Rewmi est le fait qu’en réalité, les hommes qui étaient avec Idy ont commencé à l’abandonner », développe le membre fondateur du Groupe Sud quotidien et aussi ancien journaliste de l’Agence de Presse sénégalaise (APS).

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