« Le durcissement ou encore la criminalisation ne sont jamais des solutions productives en matière de criminalité. Ça veut dire que la personne qui est dans une situation de commettre un crime ne se soucie pas de la peine qu’il encourt. Ce n’est pas pour autant que ça le disuade. Avec l’émotion, forcément, il y a des propositions, des réactions de tout bord. Mais je pense que ce qui est le plus urgent ce n’est pas une criminalisation du phénomène en tant que tel.
L’expérience montre qu’une criminalisation n’a jamais été un facteur de dissuasion : la peine de mort est là par rapport à certaines infractions. Et regardez avec la criminalisation du viol, on assiste toujours à la recrudescence du viol partout à travers le Sénégal » « On a jamais voulu savoir ou aller jusqu’à la source pour s’attaquer vraiment au noyau, ce qui était l’épicentre du problème: les propriétaires de pirogues ou passeurs.
Ce sont eux qui organisent les voyages et encaissent réellement l’argent. Oui, c’est le menu fretin, les migrants qui sont souvent traduits devant les tribunaux, qui dès qu’on les attrape, on les amène devant les tribunaux et les condamne. Pendant ce temps-là, les principaux responsables sont dans d’une impunité totale. Mais on constate de plus en plus qu’on recherche les organisateurs, ceux qui sont dans le réseau incitant les jeunes au départ. C’est eux qui constituent le noyau du trafic, une association de malfaiteurs qui mettent en danger la vie des personnes, mais aussi font ce qu’on peut appeler un trafic d’êtres humains.
Parce qu’en réalité, leur intention n’a jamais été de faire parvenir ces jeunes à destination, mais surtout d’encaisser de l’argent « . »Ce qu’il faut, c’est de s’attaquer au vrai criminel : les passeurs et propriétaires de pirogues, qui sont jusque-là épargnés au lieu de penser qu’il faut juste s’attaquer injustement aux candidats de l’émigration » »si jamais l’idée de criminalisation allait à se réaliser ce serait dangereux.
Parce que les juges ne pourront pas assurer l’information nécessaire. Donc je pense que ce serait dangereux de criminaliser à bout de champ toute la socialisation du crime parce que les cabinets d’instruction seront débordés, les juges ne pourront pas assurer l’information nécessaire. Il suffit seulement d’avoir une stratégie qui puisse toucher le nœud du problème «