Une explosion d’une pirogue à Mbour fait de nombreuses victimes parmi les passagers la plupart des jeunes adolescents venus d’un peu partout à l’intérieur du pays avec comme objectif de rallier les côtes européennes.
Ils sont 560 candidats au départ à avoir été interceptés par le dispositif de surveillance des mers appelé Frontex.
C’est dire à quel point la situation est préoccupante notamment pour les jeunes sénégalais hommes ou femmes dont le seul souci est de quitter le pays pour des pays estimés plus nantis.
Rien d’étonnant dans un contexte où l’organisation internationale du travail (Oit) classe notre pays à la seconde place parmi les pays où sévit le plus le chômage. Triste record qui en dit long sur l’échec des politiques publiques en faveur d’une jeunesse désœuvrée.
Les rares emplois obtenus sont dans l’informel ou précaires c’est à dire mal payés avec aucune garantie de sécurité sociale. Ainsi, le discours prenant le pas sur les réalisations, les populations sont en majorité dans une forme de désarroi qui s’explique par le taux faible de scolarisation et l’inadéquation formation/emploi.
A cela s’ajoute l’attrait que suscite une Europe arrogante face à une jeunesse africaine de plus en plus émancipée du fait des réseaux sociaux, de la télévision et su cinéma.
Le niveau de vie s’est beaucoup amélioré ses dernières années avec, en toile de fond, une harmonisation des modes de vie. Chacun aspire chaque jour à plus de biens matériels et d’argent.
La jeunesse est devenue insatiable.
C’est pourquoi, tous les spécialistes savent que la pauvreté bien réelle n’explique pas pour autant tout. Certains parmi ceux qui partent avaient déjà un travail et même des ressources.
Mais la pression sociale y compris de l’entourage dont les parents, pousse les jeunes au départ.
Pis, les pays nantis notamment les ex-puissances colonisatrices ne sont pas exempts de reproches. Leur manie à surexploiter les pays faibles par divers subterfuges accentue la pauvreté, l’écart de développement entre pays et favorise largement l’immigration.
Celle-ci est largement ainsi une résultante des politiques économiques et financières internationales avec son lot d’injustice et de manipulation. L’endettement par exemple est un instrument fort de domination qui installe les pays faibles dans une pauvreté durable.
Ainsi, tant que rien n’est fait pour assurer des relations économiques saines dans un monde juste, il y aura toujours de l’immigration avec son lot de malheurs.
Le phénomène est complexe avec des causes diverses et engage la responsabilité des États et des populations.
Dans ses conditions, comme un virus, il faudra apprendre à vivre avec lui parce qu’aucun vaccin digne de ce nom ne sera trouvé dans les prochaines décennies.
Assane Samb