Le Think tank Afrikajom Center s’est vivement préoccupé hier, jeudi, par le biais par rapport d’un communiqué, de « la grave crise régionale de la démocratie, du suffrage universel, de la gouvernance et de la sécurité qui constitue à terme un véritable risque de déflagration de l’Afrique de l’ouest ». Principalement, pour le cas de la Guinée, de la Côte d’Ivoire et du…Mali.
Entre 2019 et 2020, le Think tank dirigé par Alioune Tine a relevé ainsi un processus électoral controversé, un climat politique tendu et violent débouchant souvent sur une « atteinte des libertés publiques et des droits humains » et des résultats de scrutin rejetés par l’opposition ou des joutes simplement boycottées.
Comme ce fut le cas au Bénin, au Sénégal et en Guinée-Bissau. Pis, 2020 a coïncidé selon Afrikajom à des « processus électoraux autrement plus tendus et plus violents du fait des fraudes électorales et du troisième mandat » comme c’est le cas au Mali, en Guinée et en Côte d’Ivoire. Dans ces deux derniers pays, disent Alioune Tine et cie, « nous assistons en ce moment à une espèce de guerre civile larvée avec la désobéissance civile lancée par l’opposition en Côte d’Ivoire et une situation post-électorale en pleine confusion et marquée par le bain de sang en République de Guinée où les principaux candidats s’autoproclament vainqueurs ».
Et, relève le texte d’Afrikajom, « dans cette situation politique explosive où la terreur et la peur sont érigées en mode d’emploi, nous assistons à l’impuissance, aux dysfonctionnements et à la défaillance des organes de régulation et d’arbitrage nationaux (Ceni, CEI, Cena, Conseil constitutionnel, ou Cour constitutionnelle), ou régionaux (Cedeao, Union Africaine, Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, Cour de Justice de la Cedeao, Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, Nations Unies) qui ne répondent plus à leurs fonctions de régulation de la violence en Afrique de l’ouest ».
Face à « certains présidents africains qui veulent s’éterniser au pouvoir par tous les moyens en procédant de façon unilatérale au changement des règles du jeu démocratique et du consensus sur le contrat social », Afrikajom Center se dit convaincu que « la crise de la démocratie, du suffrage universel, de la gouvernance et de la sécurité est régionale et c’est par une réponse régionale au sein de la Cedeao qu’une réponse régionale appropriée et durable pourra être trouvée ». Pour autant, Alioune Tine et cie recommandent un Sommet extraordinaire de la Cedeao consacré à la crise régionale de la démocratie, des élections, des droits humains et de la gouvernance, une réforme profonde de la Commission de la Cedeao qui « semble avoir atteint ses limites dans la prévention, la gestion et la résolution des crises particulièrement les crises de la démocratie et des élections ».
Dans la même dynamique, Afrikajom Center invite à « repenser l’observation des élections qui tourne à vide et qui est incapable de jouer quelque rôle que ce soit dans le cadre de crises graves des élections et des droits humains comme celles de la Côte d’Ivoire et de la République de Guinée ; « renforcer l’indépendance structurelle, juridique et financière des organes de régulation et d’arbitrage nationaux, régionaux et internationaux qui font l’objet de contestations et de discrédits de la part de certains acteurs politiques et de la société civile pour leur manque d’impartialité et leurs dysfonctionnements».
En fin de compte, Afrikajom Center exige la création d’une commission d’enquête internationale sur les violations graves des droits de l’homme en Côte d’Ivoire et en République de Guinée.
M DIENG