A cause de la pandémie du coronavirus, le tourisme sénégalais traverse une crise. Ainsi pour booster ce secteur qui est d’un grand apport pour l’économie nationale, les autorités ont décidé de promouvoir le tourisme local afin de pouvoir combler le gap. Malgré toutefois tous les efforts consentis, le tourisme local tarde encore à prendre un essor. Parmi les facteurs bloquants, on peut citer entre autres les coûts élevés des prestations, l’absence d’accompagnement des professionnels et les préjugés portés sur les lieux. Selon des experts, les nationaux, en gros, ne représentent que 7 à 15% des fréquentations des hôtels.
Mbour – un produit en mal d’amateurs
Le tourisme local ne réunit pas encore tous les suffrages espérés et tarde à prendre un essor. Du moins, tel est le point de vue de nombreux professionnels et experts du secteur. Parmi les freins bloquant la ruée des nationaux vers les réceptifs hôteliers, les coûts élevés des prestations, l’absence d’accompagnement des professionnels et des préjugés portés sur les lieux.
Boubacar Sabaly, le directeur des Bougainvilliers de Saly-Portudal interrogé sur la question avance :’’Les nationaux qui veulent séjourner dans les réceptifs hôteliers doivent avoir les moyens de le faire. A Chaque station son coût, on ne pas avoir les moyens d’aller dans un campement pour prétendre séjourner dans un réceptif à 4 étoiles’’. En gros, le diagnostic montre le tourisme local comme un produit en mal de promotion et d’amateurs fortement affectés et impactés par la Covid-19. Selon Boubacar Sabaly, le tourisme local n’est pas un produit nouveau. Dans le contexte actuel marqué par la pandémie Covid-19, le chiffre d’affaires connaît une baisse drastique.
A l’en croire, l’activité touristique dans sa partie commerciale connaît plusieurs segments : le marché international et le marché national. Au niveau local, les séminaires constituent un vivier pour les réceptifs hôteliers en premier. Ces rencontres sont le plus souvent organisées par l’Etat ou des organisations privées. L’actualité récente de la Covid-19 avec son cortège de mesures restrictives a eu des effets défavorables à l’organisation de séminaires participant de 25 à 30% des activités des hôtels. La seconde source de revenus sur le plan local pour les hôtels provient en partie des colonies de vacances.
Avec la persistance ou la résistance de la covid19, selon Monsieur Sabaly, il n’est pas question de parler de colonies de vacances. En troisième position, il a fait part du team building, c’est dire les sociétés nationales organisant des sorties dans les hôtels. Selon le directeur des Bougainvilliers de Saly-Portudal, en dehors de ces segments perdus pour les raisons évoquées, la clientèle européenne très importante pour le secteur se raréfie.
Ainsi, pour lui, les espoirs de voir des nationaux combler le gap s’amenuisent. Boubacar Sabaly nous apprend que les nationaux, en gros, ne représentent que 7 à 15% des fréquentations des hôtels. La promotion du tourisme local s’inscrit dans la durée et la période actuelle. Elle doit faire partie d’une véritable campagne de communication attractive et attrayante. L’invite est à faire pour une promotion pendant pour ensuite aller à l’évaluation et voir les points forts et les points faibles selon des professionnels interrogés.
La réalité du terrain parle d’elle-même. Les Sénégalais pour diverses raisons font leurs vacances en Europe ou en Amérique. Les causes relèvent de multiples considérations. La préférence de consommer étranger des Sénégalais est convoquée à travers ce constat.
Pour Boubacar Sabaly, transformer les modes de consommation participe de la promotion des produits locaux et particulièrement du tourisme local. Les sociétés hôtelières en mal de fréquentations sont pénalisées par ce fait et n’ont pas la même vitalité les mêmes capacités de résister. Monsieur Sabaly recommande de revoir la situation du tourisme pour une durée de cinq ans d’en évaluer l’impact. Sur les mobiles du manquement de présence des nationaux dans les hôtels, le directeur des Bougainvilliers déclare : ’’ on part en vacances en fonction de ses moyens. Le coût des prestations justifie les prix fixés par les hôteliers. Le service dans un hôtel fait appel à plusieurs employés donc plusieurs acteurs, plusieurs salaires. Il se demande comment compresser toutes les charges de production pour la prise en charge d’un client.
Ainsi, les minima suggérés pour recevoir des nationaux sont en dehors des coûts de production ou d’exploitation. Sur ce, ses recommandations sont du reste, la diminution de la fiscalité, du coût de l’eau et de l’électricité. Ces mesures d’accompagnement sont du reste influentes pour sur les coûts de production.
Les fournisseurs et les banques exigent un respect des engagements pris par les hôteliers et ne peuvent attendre en dehors des échéances. Sur la promotion évoquée par certains professionnels, des experts dégagent en touche et pensent que les coûts sont encore chers pour les nationaux. A y voir de près, le constat montre que si on augmente le coût à 150 % pour faire la diminution de moitié, on se retrouve avec 75% du prix d’un séjour dans un hôtel restant toujours pour les nationaux.
Prenant en compte, les autres intrants devant favoriser le tourisme local, le constat est que les Sénégalais collent ou se soucient des éléments du patrimoine. Bon nombre de Sénégalais sont peu attirés par des éléments du patrimoine. En dehors des sorties pédagogiques, c’est le désert au niveau des sites sevrés de nationaux. Le parc zoologique de Hann et le Monument de la Renaissance sont à Dakar. Pourtant, bon nombre de Dakarois ne sont pas attirés par ces produits de découverte. Sur le plan de l’agenda culturel national, un link tourisme-culture peine à favoriser le tourisme local. L’événementiel favorise plus l’animation que la découverte.
Selon des professionnels, l’agenda culturel du Sénégal doit favoriser la promotion de produits comme les objets d’art authentiques. L’histoire et la géographie des contrées et des terroirs doivent aussi constituer des éléments d’attraction des Sénégalais selon le ministre du Tourisme, une déclaration faite à Saly-Portudal lors d’une visite des chantiers de la restauration des plages.
A l’en croire, le Sénégal regorge d’un patrimoine à découvrir du nord au sud et d’ouest en est. Selon un observateur averti des questions touristiques, des efforts sont à faire dans l’encadrement des artisans pour des produits de qualité incitant à consommer local. Des promoteurs de petites structures touristiques attirant la clientèle locale croulent sous le poids de grosses cylindrées actionnant mille et un leviers pour leur mettre les bâtons dans les roues. Motels, campements, auberges et autres petits gîtes, en mal de promotion, attirent malgré tout des clients le week-end.
SAMBA NIEBE BA