Dr Babacar Niang, directeur de Suma Assistance de Suma Assistance a fait des révélations fracassantes sur les tests Covid à l”Aibd. Il était l’invité de l’émission Grand Oral” de Rewmi Fm.
Vous vous êtes fait remarqué par vos sorties durant cette pandémie. Nous en sommes à 8 mois de Covid et vous avez été très critique depuis le départ. Aujourd’hui une tendance baissière est observée, quelle lecture en faites-vous ?
Oui baissière au Sénégal et en Afrique. Vous savez jusqu’à hier (vendredi dernier) je lisais la situation globalement en Afrique on dit qu’on est à 10 ; 15% de positivité. Alors que dans les pays nantis, riches ou développés on est retombé malheureusement à plus de 50% de positivité avec des restrictions qui reprennent de façon vraiment drastique avec même des états d’urgence et des couvre-feux. Sinon, ce qui s’est passé depuis le temps qu’on a fait la critique et je précise que ce n’est pas une critique, je crois même que ça a été très positif. Je remercie même le ministère de la santé d’avoir tenu compte de tout cela. Je peux noter aujourd’hui que ce n’est plus le ministre qui présente les résultats à la télé. Ça, c’est un acquis. Bon c’est un ami et c’est un parent de Ngor, je le remercie contrairement à d’autres de n’avoir pas pris la pagaie. Parce qu’au Sénégal on parle maintenant de machette quand on est contre quelqu’un. Nos parents Lébous c’est les pagaies mais je vois que là il ne l’a pas pris. Je le félicite et il y’a eu aussi des médecins autour de lui qui ont été très sensible à ce qu’on a dit. J’ai vu récemment aussi que l’institut Pasteur n’a plus le monopole des analyses de tous les sénégalais. Ça va de l’avant et je pense que Dr Aloyse Diouf l’avait dit avant de partir c’est-à-dire que je ne critiquais sur n’importe quoi. Car, moi-même j’avais une expérience de plus de 60 cas qu’on a pris en charge nous-mêmes dans notre structure. Je pense qu’on a travaillé longtemps avec ces gens et tout ce qu’on a dit c’était pour contribuer à la bonne marche et à la bonne prise en charge de cette pandémie.
Alors comment expliquez-vous cette tendance baissière au Sénégal ?
D’abord on a parlé de l’exception africaine (Rire). Cette exception elle est globale et je pense que par rapport au monde entier ce qui s’est passé dans les pays nantis heureusement que la moitié n’est pas arrivée au Sénégal, ni en Afrique. On a expliqué par la température, par des gênes,… Je pense aussi que c’est un pays jeune où la diffusion des informations va très vite. Je vous félicite d’ailleurs et tous les médias ont pensé que ce que j’ai dit était quand même valable et tout le monde m’a soutenu dessus. Donc, on a l’impression du déjà-vu. Voilà l’exception de l’Afrique ça a été ça et je pense que très vite les gens se sont battus pour se soigner. Mais comme je dis toujours, le Sénégal ou les pays africains c’est la capitale. Les chiffres qu’on a c’est toujours la capitale. Ce qui se passe jusqu’à présent et je pense qu’on n’ose pas encore en parler mais il s’est passé quelque chose. Récemment dans le Magal beaucoup de gens sont rentrés avec la fièvre. Ils sont restés couchés chez eux. Est-ce qu’ils vont aller faire des analyses ? Est-ce qu’ils ont les moyens ? Vous voyez nous-mêmes qui sommes instruits, qui ont été formés la population nous propose des remèdes. La vérité, c’est qu’on a enterré beaucoup de gens sans savoir ce qu’ils ont. Et, beaucoup de gens guérissent aussi. Quand on dit positif ça ne veut pas dire être malade. Mais quand même ça sert d’alerte, ça sert de moyens de suivi. On félicite le ministère et tous les médecins du pays grâce à qui on a eu cette tendance baissière.
En termes de riposte le Sénégal aurait pris, selon un magazine, la 2e place dans le monde. C’est très élogieux au point que j’aimerai avoir votre commentaire.
J’ai mon masque mais j’enlève pour sourire. Il y’a un problème de critère et c’est une Ong qu’on ne connaît pas. Si on nous disait l’Oms ou une association de médecin connue a fait ça on l’aurait cru. Mais je pense que ça a été rapide et sans critère. Récemment ça a été refait avec des critères précis et d’autres modèles et je pense qu’on est 12e. Ce qui n’est pas mal non plus. C’est un jeune pays où la jeunesse nous a déjà sauvés du microbe mais aussi, je pense qu’on a le bagage intellectuel qu’il faut pour y aller. Si vous je dis que nous on allait à Touba depuis 30 ans, l’organisation qui devait nous amener et qui était composée de professeurs, d’avocats,… ils ne nous ont pas contacté. Donc, ça a été un silence et on a laissé les choses se faire. Félicitons aussi au niveau du gouvernement parce qu’on a évité des conflits chaque fois que la religion voulait se mêler de la maladie. Le gouvernement a lâché et on a vu que les gens ont pris leurs responsabilités. Les églises sont encore fermées et le Magal a été fait avec beaucoup d’effort. Vous savez dans cette maladie le problème ce n’est pas le succès. Il s’agit de sauver des gens. Le problème c’est de soigner et non pas faire des chiffres.
C’est un problème de santé publique et on a essayé de faire face avec quand même beaucoup de dysfonctionnements. Est-ce que vous savez qu’il y’a des gens qui nient toujours l’existence de la maladie ?
C’est le problème du trou qu’il y’a entre les politiques, l’Etat et la population. Quand on a parlé de beaucoup de riz et que personne ne voit le riz. Quand on dit que les hôpitaux sont gratuits et que quand vous entrez dans une chambre vous trouvez un microbe plus grave que le Covid. Je ne sais pas si vous êtes au courant mais les repas de 10 jours du dernier malade étaient encore dans les chambres. Dans les hôpitaux mêmes on a vu du personnel médical qui n’osait pas rentrer dans les chambres. Et comment voulez-vous une femme de ménage rentre dans une chambre où elle sera en contact avec une personne malade de covid ? De là à nier la maladie ça aussi c’est un esprit qu’on a en Afrique et c’est comme la pauvreté. Toute le monde dit qu’on est pauvre et qu’on va mourir. Mais quand les européens viennent ici ils nous voient en train de sourire. Je pense qu’on a une riposte naturelle en face des calamités et des catastrophes.
Vous disiez tantôt que beaucoup sont rentés de Touba avec la grippe et on ne sait pas ce qu’ils ont. Est-ce dire que vous craignez une multiplication des cas après le Magal ?
On suit les chiffres et ça a l’air de stabiliser. D’après les chiffres ça varie entre 2 et 3% que je vous ai dit qui ne sont pas la bible ni le coran. Je ne qualifie pas de faux les chiffres mais ils sont insuffisants. Ils ne tiennent pas compte de tout ce qui se passe dans le pays. Ici au Sénégal, on a la médecine des blancs, la médecine des wolofs et la médecine des autres. Donc certains quand ils attraperont la maladie personne ne sera là pour les chiffrer. Et le mot que j’ai utilisé malheureusement qu’on ne reprend pas toujours c’est ce qu’on appelle la prévalence. Quand on vous dit un cas à Dakar multiplié par tant, on doit le multiplier par la population de tout le pays. Ça si on le mettait à une époque où on était à 5000 je disais qu’on devait avoir au moins 15000. Vous voyez on y arrive par A ou B. C’est cette prévalence là et je ne sais pas pourquoi les gens ne l’ont pas utilisé.
D, revenons sur ce virus qui est têtu. Il sévit dans le monde entier depuis des mois. On pensait qu’il allait partir mais ce sont des secondes vagues partout en Europe. Pourquoi on est encore incapable avec les médecins ?
On est tout simplement à la guerre froide. Ces microbes, ces virus sont dans des laboratoires depuis des années et on essaye de les rendre de plus en plus puissants et corrosifs. N’oubliez pas que c’est sorti dans un laboratoire de recherche auprès de Wuhan. Donc si on est à la guerre froide cela veut dire que la guerre biologique n’a pas fini. La Russie dit trouver un vaccin et personne n’en entend parler. S’il était valable est-ce que des pays de capitaliste vont l’utiliser ? Vous voyez ce que je vous disais aussi sur le monopole de Pasteur. Cet institut ce n’était pas seulement Dakar mais c’est toute la France-Afrique. On nous a utilisé aussi pour renforcer la France. Les gens pensaient qu’avec les moyens financiers on pouvait s’en sortir c’est pourquoi ça a été la maladie la plus démocratisante du monde. Il y’a des enjeux politiques, financiers énormes derrière cette maladie.
On a l’impression que le monde entier a fait du pilotage à vue ?
Vous savez des maladies même qu’on connaît depuis longtemps on ne s’en sort pas. Et il faut beaucoup d’années pour commencer à maîtriser quelque chose. Quand on vous dit que c’est quand un cas est négatif qu’on a beaucoup plus de problème est-ce que vous allez comprendre ça ? C’est sur les tests négatifs qu’on a eu plus de décès. Vous savez il y’a des choses qu’on ne connaît pas sur la maladie. On sait qu’elle forme des caillots qui vont aller bloquer la circulation quelque part, qui vont bloquer la respiration.
Les sénégalais ne portent plus les masques. Ils pensent que la maladie n’existe plus et est-ce vraiment le cas ?
C’est ce que je ne comprends pas par rapport à la législation qui ne suit pas. Pourtant on a été très attentionné pour le Magal de Touba. On a tout fait pour que la loi du rassemblement soit enlevée. Ça aussi on a eu la chance que les chiffres ont baissé. Est-ce qu’ils ont réellement baissé ou est-ce que c’était un but visé ? On a un peu de diplomatie et de respecter de la population pour arriver à quelque chose. Maintenant je vous dis que nous les masques ça nous a sauvé. S’agissant des événements religieux, l’ouverture des bars, des hôtels etc, je pense que l’économie aussi est importante. Il faut faire un choix pour faire avancer les choses.
Pour échapper à une seconde vague de contamination, on exige des tests à partir du 1er novembre, tests d’attente de moins de 7 jours. Est-ce que cela peut aider le Sénégal à s’en sortir ?
C’est exigé depuis longtemps et j’enlève encore mon masque pour sourire. Le problème c’est que les gens payent et passent. Le problème aussi c’est que les gens arrivent au Sénégal avec des faux tests. Le texte c’est que si la personne arrive avec un faux c’est à la compagnie de la retourner et de payer pour elle. On accuse les autres de faire du faux ; est-ce que nous on ne trouve pas des astuces pour faire du faux. Vous savez qu’Air France n’a jamais arrêté d’entrer au Sénégal pendant la pandémie. Il y’avait des prétextes sanitaires disant qu’on rapatrie des français qui sont malades mais ça n’a jamais fermé l’aéroport. Les gens sont rentrés pour des niveaux d’intérêts économiques très élevés.
La covid a montré toute la faiblesse de notre système sanitaire. Ne pensez pas que la pandémie nous a montré que les priorités étaient ailleurs ?
Moi je dis qu’au Sénégal il y’a tout. Cotés humains, ressources humaines, matériels on a tout. On reçoit énormément de dons mais promenez-vous vers la rue Blaise Diagne. On va vous vendre des échographies tout neuf, on va vous vendre le dernier appareil de dialyse,… Tout arrive au Sénégal mais ça repart par camions vers d’autres destinations. Vous savez que tout ce qui appartient à tout le monde n’appartient à personne. Le premier directeur d’hôpital qui va s’opposer à des politiciens qui veulent repartir avec un appareil sera tout simplement déboulonné.
Cheikh Moussa SARR