Mise à pied de la journaliste du Soleil : Le cas Dié Maty divise le Synpics

par pierre Dieme

Mise à pied au quotidien national Le Soleil, Dié Maty Fall peut compter sur le soutien du Synpics, Cored et la Convention des jeunes reporters du Sénégal. La journaliste, membre du Parti socialiste, avait invoqué la clause de conscience pour ne pas couvrir l’actualité politique nationale.

La journaliste Dié Maty Fall a été mise à pied pour 7 jours par la Direction générale du quotidien national Le Soleil depuis le 13 octobre dernier. Une décision disciplinaire «surprenante», selon le Synpics, le Cored et la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Crjs). Dans un communiqué conjoint, ces 3 organisations jugent cette mesure «avilissante et disproportionnée» en ce qu’elle sanctionne dans les faits, «un retard de 30 minutes à une réunion de rédaction et le refus de l’intéressée de couvrir l’actualité politique nationale, malgré l’invocation par ses soins de sa clause de conscience».
Membre du Parti socialiste en tant que porte-parole adjointe, Dié Maty Fall a invoqué la clause de conscience pour ne pas couvrir l’actualité nationale. Ainsi, le Synpics, le Cored et la Crjs dénoncent avec la «plus grande énergie, cette décision en ce qu’elle nie au journaliste sa liberté de conscience qui est centrale dans l’exercice du métier». Ces 3 organisations marquent toute leur solidarité à Dié Maty Fall dans ce «combat de principe portant sur un droit fondamental du journaliste». Elles rappellent au directeur général, Yaxam Mbaye, que son «statut de journaliste devrait l’amener, au-delà de l’exercice de son pouvoir, à aménager au sein de son entreprise un climat de respect strict des principes et fondements du journalisme, nonobstant toute autre question de personne».
Le Synpics, le Cored et la Crjs encouragent aussi leurs camarades et confrères du Soleil qui ont déjà initié des démarches à l’interne de l’entreprise, à continuer de défendre les droits et libertés sacro-saints du journalisme, au-delà de toute autre considération. Elles informent que par «courrier mail en date du 3 septembre 2020, Mme Dié Maty Fall a dûment informé sa hiérarchie de son option d’invoquer la clause de conscience pour ne plus traiter de l’actualité politique nationale par honnêteté intellectuelle», selon le Synpics, le Cored et la Crjs, Dié Maty Fall, porte-parole adjointe du Ps et membre par extension de la coalition politique Benno bokk yaakaar, «est dans son droit éthique de ne pas traiter de l’actualité politique nationale si cela heurte sa conscience». L’attitude de la journaliste, considèrent ces organisations, est «conforme à l’esprit et à la lettre de la Charte internationale du journaliste de Munich (article 3 des droits), du Code de la presse du Sénégal (article 6), de la Convention collective du secteur des médias (article 17) et de l’Accord d’entreprise du Soleil».
Le Synpics, le Cored et la Cjrs soulignent qu’il «apparaît clairement que la direction du Soleil n’apprécie la clause de conscience que dans le cadre d’un changement de ligne éditoriale». Par conséquent, déduisent-ils, «on ne saurait l’obliger à traiter de l’actualité politique nationale, que la journaliste-sénior qu’elle est, peut et doit exécuter toute tâche qui lui est imputée pour peu que cela ne heurte ni sa conscience ni ses convictions».

SOURCE PAR BABACAR GUÈYE DIOP

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