Assemblée: Gadio n’est plus député

par pierre Dieme

Choisir, c’est renoncer. Selon le code électoral et le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, l’ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Cheikh Tidiane Gadio, n’est plus député. Pour cause, en acceptant le poste d’Envoyé spécial de la Francophonie pour le suivi de la situation au Mali, il renonce de facto son siège.

Imbu de son esprit panafricaniste, l’ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Cheikh Tidiane Gadio, n’a sans doute pas cherché de midi à quatorze heures pour accepter le poste d’Envoyé spécial de la Francophonie pour le suivi de la situation au Mali. Il ne s’est pas non plus prononcé sur les conséquences de sa décision d’accepter l’offre d’emploi de la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo.

 En un mot comme en mille, l’ancien ministre d’Etat, avant de signer son contrat, devait convoquer toute la presse pour annoncer son départ de l’Assemblée nationale du Sénégal car il n’est plus membre de l’Hémicycle dirigée par Moustapha Niasse aux yeux de la loi. Pour cause, le code électoral sénégalais, en son article LO.19, dispose : « L’exercice de toute fonction publique non élective est incompatible avec le mandat de député. En conséquence, toute personne visée à l’alinéa précédent élue à l’Assemblée nationale est remplacée dans ses fonctions et placée dans la position prévue à cet effet par le statut le régissant dans les huit (8) jours qui suivent son entrée en fonction, ou en cas de contestation de l’élection, dans les huit (8) jours suivant la décision de validation. L’exercice de fonctions confiées par un Etat étranger ou une organisation internationale et rémunérées sur leurs fonds est également incompatible avec le mandat de député.

Toutefois, les membres du personnel enseignant de l’enseignement supérieur sont exceptés des dispositions des deux (2) premiers alinéas du présent article ». Mieux, l’article 110 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale dispose aussi : « L’exercice de toute fonction publique non élective est incompatible avec le mandat de député.

En conséquence, toute personne visée à l’alinéa précédent élue à l’Assemblée nationale est remplacée dans ses fonctions et placée dans la position prévue à cet effet par le statut la régissant dans les huit jours qui suivent son entrée en fonction, ou en cas de contestation de l’élection, dans les huit jours suivant la décision de validation. L’exercice de fonctions confiées par un Etat étranger ou une organisation internationale et rémunérées sur leurs fonds est également incompatible avec le mandat de député.

Toutefois, les membres du personnel enseignant de l’enseignement supérieur sont exceptés des dispositions des deux premiers alinéas du présent article». En acceptant ainsi d’être au service de l’OIF, Gadio, également vice-président à l’Assemblée nationale, perd de facto son poste de député au profit du nouveau job d’Envoyé spécial pour le suivi de la situation au Mali. Son suivant sur la liste nationale devrait le remplacer. Il s’appelle El hadj Saer Seye. Sauf cas de force majeure, il devrait être installé lors de l’ouverture de la session unique de l’Assemblée de la semaine prochaine.

Pour rappel, Dr. Cheikh Tidiane Gadio est ancien ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères de la République du Sénégal. Il est vice-président de l’Assemblée nationale (depuis octobre 2019). Il préside l’Institut Panafricain de Stratégie Paix-Sécurité-Gouvernance (IPS). Disposant d’une très riche expérience diplomatique, M. Gadio a conduit de nombreuses missions de médiation et de facilitation, notamment pour l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et l’Organisation de la Coopération Islamique.

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