Cheikh Atab Badji, MBA en Science politique pense que le poste d’envoyé spécial du président de la République «dont l’existence ne vaut en rien plus que son inexistence», suit une logique politique, notamment de «récupération-recasement-isolement»
Contrairement au poste de Premier ministre, qui est bien connu car porteur d’une politique publique plurisectorielle clairement définie, on en connait moins de celui de d’Envoyé spécial du président de la République. C’est du moins l’avis du Dr Cheikh Atab Badji, MBA en Science politique qui pense que ce poste «dont l’existence ne vaut en rien plus que son inexistence», suit une logique politique, notamment de «récupération-recasement-isolement»
«Le poste d’Envoyé spécial du Président de la République ne peut en aucun cas combler le vide occasionné par la suppression du poste de Premier ministre pour des raisons assez simples : les deux postes n’ont pas le même profil dans l’échiquier politico-administratif. L’un est acteur, porteur à un niveau tactique d’une politique publique plurisectorielle clairement définie avec une responsabilité et une certaine initiative d’action alors que l’autre est tout simplement un héraut, un porteur de message à qui il pourrait revenir tout au plus de bons offices. Mais il est important de préciser que les termes d’une comparaison sont de très loin déséquilibrés tant qu’il s’agirait de comparer du bien connu à du peu-connu. En effet, si on connait bien à quoi renvoie le poste de Premier ministre, par contre la seule certitude à ce jour à propos du poste d’Envoyé spécial, c’est qu’on en connait moins la spécificité du contenu qui justifie sa greffe dans l’architecture actuelle.
Politiquement on est dans une sorte d’invention politique donnant une curiosité administrativo-politique, une sorte d’électron libre dans la galaxie présidentielle dont l’existence ne vaut en rien plus que son inexistence, du moins du point de vue administratif, sachant que politiquement il s’agit d’une opportunité de création de poste à pouvoir et dont la pertinence peut être discutable. Quoiqu’il en soit, la création de ce poste atypique dans notre paysage actuel n’est pas gratuite et obéit forcément à une certaine logique politique, tout au moins de récupération-recasement isolement. Par ailleurs, vu que le poste d’Envoyé spécial présente à priori la consonance d’un ambassadeur spécial voire circonstancié de monsieur le Président de la République auprès de cibles spéciales pour des circonstances ou mobiles spéciau
x exige, à défaut d’un profil panoramique, des profils variables selon les spécificités de chacun de ces facteurs (circonstanciel ou humain), la question légitime qu’on peut se poser, est que ne risque-t-on pas d’aller à long terme vers un collège professionnalisé d’Envoyés spéciaux de son Excellence Monsieur le Président de la République à côté des classiques Chargés de mission ?»