La journée du mercredi a été infernale à la cité Terme Sud de Ouakam. Des affrontements, qui ont éclaté entre militaires et les 79 familles d’anciens militaires ont duré plus de 5 tours d’horloge. Une situation qui a suscité de l’indignation chez certains. Jean Paul (nom d’emprunt) en fait partie.
Ancien militaire, il déplore et regrette le sort qui a été infligé aux 79 familles d’anciens militaires. « L’histoire de Terme Sud a commencé en 1997. J’étais encore dans l’armée. On nous avait dit que l’armée avait renoncé à garder l’assiette foncière parce qu’elle s’était rendue compte que les maisons étaient dans un état de délabrement inquiétant. Donc, chacun était obligé de mettre la main à la poche pour entretenir et viabiliser sa maison. Mais, c’était un choix à faire. Ceux qui décidaient de rester dans ces maisons perdaient leurs indemnités. Sur ces entrefaites, les anciens militaires, qui avaient décidé de rester sur le site, avaient formé un collectif. Ils avaient entrepris les démarches pour obtenir des logements. La procédure a été déclenchée mais elle a tiré en longueur », a déclaré Jean Paul.
Selon lui, l’armée n’avait pas le droit d’intervenir dans cette affaire d’autant que la COMICO n’est pas une coopérative appartenant aux militaires. Il y adhère qui veut. Il y a, à son avis, même des civils qui travaillent dans l’armée qui y sont. « La COMICO n’est pas une institution de l’armée. C’est pourquoi quand j’ai vu le communiqué qu’a fait la DIRPA, j’étais gêné. C’est d’abord la première faute commise par l’armée. La DIRPA ne peut pas intervenir dans ce dossier-là. Elle intervient dans un domaine privé. Cela est gênant. Les gens veulent assimiler la COMICO a une entité militaire. Si c’est la COMICO qui expulse ces militaires-là, on a qu’à expulser tout le monde et qu’on rembourse aux ayants droits leurs indemnités. La DIRPA ne peut pas se substituer à la Comico. Ce n’est pas l’armée qui est interpellée », dit-il.
A l’en croire, il y a du nébuleux dans cette affaire. Car, les maisons qui ont été libérées vont revenir à la COMICO. « Elle va faire une opération. Toutes ces maisons vont être vendues. En plus, on a expulsé les occupants de ces maisons sans, au préalable, évaluer ce qu’ils ont investi pour les rembourser après. On est dans une République. On ne doit pas protéger les uns et punir les autres. C’est anormal d’expulser d’anciens militaires en cette période de Covid-19 », regrette-t-il.