La police et la gendarmerie ne doivent pas protéger leurs agents qui font des abus sur les populations

par pierre Dieme

Invité de la matinale de « I radio », le chargé de programme d’Amnesty international, Mouhamadou Moustapha Diagne, juriste de formation, à lancé un appel solennel aux autorités de la police et de la gendarmerie

Invité de la matinale de « I radio », le chargé de programme d’Amnesty international, Mouhamadou Moustapha Diagne, juriste de formation, à lancé un appel solennel aux autorités de la police et de la gendarmerie pour les inviter à ne plus protéger leurs agents qui commettent des abus sur la population. Lors de cette émission, le collaborateur d’ « AI » a abordé plusieurs sujets d’actualité.

« Le plus souvent, les policiers dépassent leur champ de compétences dans le cadre de leur travail. Les nombreux cas d’abus de la police et de la gendarmerie donnent une mauvaise image de nos forces de l’ordre. La police doit avoir une démarche pédagogique avec les populations. Les autorités de la police et de la gendarmerie ne doivent plus chercher à protéger leurs agents qui commettent des abus sur la population », a d’emblée déclaré le juriste et chargé de programme d’Amnesty international.

A l’en croire, la police doit avoir une démarche pédagogique envers la population, dès lors qu’elle ne peut être partout. « Il est plus judicieux que la police change de méthode, car les enjeux sécuritaires sont de taille. de ce fait, elle est censée collaborer avec la population afin d’avoir les bonnes informations et de pouvoir pallier aux déficits sécuritaires dont souffre le pays », conseille M. Diagne.

Selon le chargé de programme d’Amnesty international, les bavures policières doivent simplement cesser. Dans le cas où il y aurait des sanctions contre des policiers ou des gendarmes coupables d’abus, il préconise que ces sanctions soient être publiées car, à l’en croire, si elles se font en interne afin de protéger l’agent, cela ne sert à rien au regard des civils. Selon le juriste, la lettre circulaire du procureur général de la cour d’Appel de Dakar est à magnifier (Ndlr, dans cette circulaire, M. Lansana Diabé demande aux officiers et agents de police judiciaire dans les commissariats et les brigades de ne plus instruire des plaintes relatives à des contentieux commerciaux). « Il faut aussi encourager les autres procureurs qui sont dans les régions à adopter la même démarche que leur collègue de la capitale.

Cette démarche permettra de mieux protéger les citoyens », estime Moustapha Diagne. Sur l’article 5 du règlement de l’UEMOA (Union Economique Monétaire Ouest Africain) qui impose la présence d’un avocat dès la garde-à-vue pour assister la personne interpelée, le juriste pense que le respect de ses dispositions est fondamental. Le Sénégal ayant incorporé cet article 5 dans son dispositif législatif dans l’article 55 du code de procédure pénale, se doit donc de l’appliquer. « L’officier de police judiciaire informe la personne interpellée de son droit de constituer conseil parmi les avocats inscrits au tableau ou admis en stage », fait savoir M. Diagne.

Pour le chargé de programme de Amnesty International, les textes sont clairs. donc de facto, chaque citoyen, quelle que soit l’infraction commise, doit obligatoirement avoir un avocat avant le début de l’enquête préliminaire. Le non-respect de cet article, sans oublier la violation flagrante des droits des différents présumés, sont autant de maux qu’il convient de corriger. Aussi M. Diagne pense que la lettre circulaire du procureur général de Dakar ne peut qu’être source d’espérance pour ces hommes de droit. Car la police et la gendarmerie n’auront point le pouvoir de gérer des dossiers de nature civile ou commerciale.

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