« Il ne faut jamais que nos moyens de vivre compromette nos raisons de vivre » Hubert Beuve Méry, fondateur du journal le MondeIl y a 26 ans (1994), la radio télévision libre des mille collines communément appelée la voix de la mort, propageait la haine, divulguait le nom des personnes à abattre, et planifiait le massacre des tutsi au Rwanda ; entraînant l’un des pires génocides de l’histoire de l’Afrique. Tout a commencé banalement par des mots de haine contre les tutsi, relayés par un média. Tout s’est terminé par un tragique bain de sang (environ 1 million de morts).Tout citoyen à fortiori un journaliste doit veiller au strict respect des dispositions légales interdisant la provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes « en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion ».
En évoquant ouvertement les origines du Juge et Président de l’UMS, Souleymane TELIKO, le journaliste Madiambal Diagne flatte les bas instincts, cultive involontairement la haine de l’autre et plonge dans les abysses de la xénophobie.Madiambal Diagne a décidé d’afficher publiquement sa proximité avec le régime de Macky SALL : c’est son choix et son droit le plus absolu. Néanmoins, sa tentative d’instaurer un débat puéril et nauséabond sur la nationalité du haut magistrat (Souleymane TELIKO) dont la probité, l’engagement et le dévouement au service de la justice et de son pays sont connus de tous constitue un précèdent dangereux et crée les germes d’une fragmentation de l’unité nationale.Le Sénégal est une mosaïque ethnique et culturelle Au Sénégal, il n’y a ni sujet, ni privilège de lieu de naissance, de personne ou de famille.
L’article premier de la Constitution assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion. Du reste, l’article 5 de la charte suprême est intransigeant avec « les actes de discrimination raciale, ethnique ou religieuse qui sont punis par la loi.. ».Cette dérive du journaliste Madiambal Diagne, signe d’une fébrilité et d’une impasse intellectuelle est inacceptable, intolérable, insoutenable et doit être condamnée fermement par le Comité d’observation des règles d’éthique et de déontologie (CORED).
Cette sortie de route est d’autant plus incompréhensible que Madiambal Diagne pouvait dans certaines de ses analyses faire preuve de recul, d’objectivité, de bon sens et de lucidité, malgré sa proximité avec le régime.D’un journaliste comme Madiambal Diagne, on attend mieux : un débat d’idées, pas un débat de caniveau sur la nationalité du juge Souleymane TELIKO qui n’intéresse personne et dont l’appartenance à la communauté nationale ne fait l’ombre d’un doute.Les démons de l’ivoirité sont vivaces et présents dans tous les mémoires : par conséquent, ne jouons pas avec le feu !Non, Madiambal DIAGNE : vous n’avez pas le droit de faire un tel écart. Débattons sérieusement et dignement.
Seybani SOUGOU