Des chefs de service de sécurité publique ont rouspété suite à la publication de la lettre Circulaire du Procureur général de la Cour d’Appel de Dakar, à l’endroit des commissaires de police et des commandants de brigade, concernant le traitement des affaires civiles et commerciales. Sous le sceau de l’anonymat, ils dénoncent avec l’énergie requise la médiatisation à outrance de la dite note de service, dans les colonnes du journal Les Echos .
« Nous sommes tous conscients que les affaires civiles ne se règlent pas dans les commissariats de police et dans les brigades de gendarmerie. Mais plutôt au niveau des tribunaux sous forme de dossiers de Renseignement judiciaire(Rj). On n’avait pas besoin de tout ce tintamarre à grand renfort médiatique pour rappeler notre mission de service de sécurité publique. Il aurait simplement suffi de la tenue d’un séminaire avec les officiers de police judiciaire et commandants de brigades pour faire la piqûre de rappel ou organiser un atelier de remise à niveau, si vraiment la haute autorité judiciaire estime qu’il y a lieu de le faire. Car depuis que les médias ont relayé la lettre-circulaire du Procureur général de la Cour d’Appel de Dakar, des gens qui avaient commencé à honorer leurs engagements dans les commissariats et brigades pour des affaires civiles, ont renoncé » disent-ils.
Le journal « Les Échos » signale que depuis que les citoyens en contentieux d’ordre civil ont appris la nouvelle dans les médias, ils refusent de se rendre dans les tribunaux et décident de solder leurs comptes eux-mêmes.
« Beaucoup d’affaires civiles ont été p ourtant résolues en un temps record dans les locaux des commissariats ou brigades de gendarmerie. Il suffisait parfois d’une simple convocation adressée à la personne concernée pour que le contentieux soit très rapidement vidé. Imaginez maintenant un peu que l’on renvoie à tout-va les gens concernés au tribunal pour aller solder leurs comptes et avec toutes les lenteurs ou lourdeurs administratives dans le traitement de leurs dossiers
Ils ont également mis en garde les autorités étatiques contre d’éventuelles vendettas parfois sanglantes entre citoyens et avertis. « Il arrive parfois que l’on renvoie au tribunal des gens ayant des différends autour d’une dette à rembourser ou de loyer à honorer, entre autres, que ces derniers refusent catégoriquement de s’exécuter, entrent dans une colère noire et jurent sur tous leurs saints de régler leur problème à leur manière. Ils profèrent même souvent des menaces de mort devant nous, avant de claquer la porte de nos bureaux. Si nous n’intervenons pas parce que ce sont des affaires civiles, nous allons finir par le faire quand l’affaire civile se transformera en affaire pénale, autrement dit, si le gars met à exécution ses menaces de mort« , ont averti les sources du journal.
Pressafrik