Le patronat de l’industrie touristique demande une amnistie fiscale

par pierre Dieme

L’activité touristique est à l’agonie. Le Coronavirus est passé par là. Perfusé à hauteur de 15 milliards sur une durée de 3 mois par l’Etat du Sénégal à travers le crédit hôtelier, le secteur du tourisme cherche le bout du tunnel.

L’activité touristique est à l’agonie. Le Coronavirus est passé par là. Perfusé à hauteur de 15 milliards sur une durée de 3 mois par l’Etat du Sénégal à travers le crédit hôtelier, le secteur du tourisme cherche le bout du tunnel. En réunion hier avec ses collègues de la Fédération des Organisations Patronales Touristiques du Sénégal, le Mamadou Racine Sy, a plaidé pour une amnistie fiscale en faveur des entreprises.

La saison 2020-2021 est perdue. Fortement impacté par la crise sanitaire à cause des mesures restrictives et de la fermeture des frontières, le secteur du tourisme essaie, après plus de six mois de stagnation, de se remettre en marche. De l’hôtellerie à la restauration en passant par la réservation, l’activité touristique continue de payer les conséquences néfastes des mesures prises par les Etats afin de limiter la propagation de la pandémie. Une situation qui montre clairement que la reprise normale des activités n’est pas pour demain. Et cela, malgré la réaction rapide des autorités visant à soutenir les professionnels du tourisme dès les premiers jours de la Covid19 au Sénégal. Ainsi, saluant la mise en place d’un crédit hôtelier à hauteur de 15 milliards sur trois mois, consistant à éviter l’effondrement total du secteur, le président de la Fédération des Organisations Patronales Touristiques du Sénégal a indiqué que cet effort du gouvernement, bien que salutaire, estloin de régler leur problème.

C’est à cet effet que Mamadou Racine Sy a plaidé pour des mesures encore plus fortes pour permettre aux hôteliers de tenir encore face à la Covid-19. « Notre secteur a atteint un seuil critique. Donc il faut prendre des mesures à la hauteur de la gravité de cette pandémie. Les banques doivent accepter le report. Au plan fiscal, le gouvernement a déjà pris des mesures que nous saluons mais il faut aller plus loin. Mais je pense qu’il faut aller vers une amnistie fiscale. Nous pensons que le gouvernement doit l’envisager. Ce serait courageux de dire que l’année 2020-2021 est une blanche sur le plan fiscal et reporter les échéances jusqu’à fin 2021 pour permettre au secteur de rebondir», a-t-il souhaité. Parce que, dit-il métaphoriquement, en parlant de l’impôt sur le salaire tiré sur une personne morte, ce n’est plus un meurtre mais une mutilation de cadavre.

Par ailleurs, renseigne le président de la Fédération des Organisations Patronales de l’Industrie Touristique du Sénégal, après les trois mois d’utilisation du crédit hôtelier, les entreprises touristiques ont un besoin en fonds de roulement qui est déjà épuisé. « Jusqu’à présent, nos hôtels sont quasiment vides car les taux d’occupations oscillent entre 5, 15 et 20%. Donc les activités sont toujours au point mort. Et jusqu’à présent, nous continuons à faire face ànos différentes charges comme les téléphones, les salaires du personnel, l’eau et l’électricité. Donc ce ne sont pas ces taux d’occupations qui vont nous en faire sortir. Parce que mon avis est que nous n’allons pas rebondir avant la saison 2021-2022 », a renseigné Mamadou Racine Sy. Craignant une seconde vague qui serait fatale à la timide reprise de l’activité touristique, nombreux sont les hôteliers qui ont fait part de leurs inquiétudes par rapport à l’ouverture prochaine des frontières. « Nous travaillons également sur une initiative pour que les touristes qui disposent d’un billet d’avion et d’une réservation d’hôtel viennent librement au Sénégal pour éviter d’aggraver la situation déjà compliquée dans le secteur.

En ce sens, nous allons mettre en place une cellule pour permettre à ceux qui ont des clients qui sont bloqués de pouvoir venir au Sénégal en attendant que les frontières soient définitivement ouvertes», a indiqué Mamadou Racine Sy. Avant de rappeler le soutien indéfectible du secteur touristique à la mesure souveraine de l’Etat d’appliquer la réciprocité vis-à-vis des pays qui ont placé le Sénégal dans une liste rouge.

L’AS quotidien

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