Le leader du mouvement Agir, Thierno Bocoum, n’est pas allé par quatre chemins pour prendre position à propos du débat sur le statut du chef de l’opposition au Sénégal. Devant le Jury du dimanche sur iRadio, il explique que son ancien mentor Idrissa Seck est, aujourd’hui, l’opposant en chef « légitime » pour être arrivé deuxième à la présidentielle de février 2019.
Il déclare: «Quand le choix d’introduire ce statut dans le référendum s’est posé, personne ne savait qui allait être 2e à l’élection présidentielle de 2019. Personnellement, j’avais combattu ce référendum. Mais, aux élections, le ’’Oui’’ l’a remporté et une fois que le peuple tranche, les acteurs politiques ont l’obligation de respecter cette volonté populaire».
L’ancien parlementaire souligne, en outre, que «les critères de ce statut n’ont pas été définis dans le référendum. Mais, le plus souvent on parle de chef de l’opposition dans un régime parlementaire. Au Sénégal, nous ne sommes pas dans un régime parlementaire. Et, on a supprimé le poste de Premier ministre. Ce qui veut dire que nous sommes dans un régime éminemment présidentiel. Si à travers le suffrage universel, une voie de légitimité, on choisit le chef de l’Etat, bien évidemment celui qui suit le président, cette même légitimité peut lui permettre qu’il soit désigné chef de l’opposition, s’il s’oppose au président. C’est aussi simple que cela».
Interpellé, par ailleurs, sur les divergences de vue au sein de l’opposition autour de cette question, Thierno Bocoum avance qu’«il n’y a jamais eu de convergence de vue de l’opposition sur toutes les questions. Nous ne sommes pas obligés d’être d’accord tout le temps sur les mêmes questions. Nous devons tolérer que les uns et les autres puissent avoir des positions propres sur des questions données. Il est clair que dans une opposition si l’on veut faire porter des œillères à des gens pour leur dire, c’est là où vous devez regarder, c’est de cette manière que vous devez vous opposer, ça ne peut pas passer. Cela n’a aucun sens. Les gens sont libres de donner leur point de vue sur toutes les questions».