C’est le grand jour. Oh, pas un évènement certes. Mais on l’attendait depuis que son peuple pleure chaque jour sa misère sans qu’il ne daigne aller le réconforter. Le Chef était occupé, semble-t-il, par d’autres dossiers ou réunions plus prioritaires par exemple, une séance de parlottes de cinq heures avec les alliés de Benno ! que la souffrance au quotidien des personnes chassées de leurs maisons par les eaux et qui ne peuvent même pas avoir une intimité pour leurs besoins les plus naturels. Déshumanisées qu’elles sont. Enfin, il se décide ! On lui souhaite bien du plaisir lors de sa visite de ce jeudi. Peut être que c’est une recommandation des charlatans à moins que ce soit celle du voyant Bounn.
On ne sait jamais. On espère qu’il connaitra les tourments de cette population miséreuse et qu’au terme de sa visite, le Chef séchera une toute petite larme. Ce qui le fera peut-être enfin descendre sur terre et reconnaitre que l’émergence qu’il nous promettait était juste du vent. Un slogan, comme l’ont dit des spécialistes qui ont plus d’autorité que ce gribouilleur qu’est le pauvre Kàccoor. Une création de « Toubabs » pour nous éblouir avec des mots vides de sens mais dont on se gargarise à longueur de journée sans que l’on puisse apercevoir le bonheur promis.
A entendre chaque jour le Chef demander en Conseil de ministres qu’on lui « propose », on pourrait bien se demander à quoi lui servent ses nombreux conseillers. Dont le rôle devrait être dans la prospection pour anticiper sur des situations du genre de celles que nous vivons. Mais plutôt que de faire leur travail, ils sont là à faire le paon et à ergoter sur des questions terre à terre, l’insulte à la bouche pour qui oserait dire que leur champion sans lauriers est un zéro !
Kaccoor Bi