Depuis 1993, les plans nationaux d’organisation des secours initiés par les différents régimes pour mettre un terme aux inondations ont coûté des milliards au contribuable sénégalais.
Depuis 1993, les plans nationaux d’organisation des secours initiés par les différents régimes pour mettre un terme aux inondations ont coûté des milliards au contribuable sénégalais. Mais le résultat reste toujours le même. Ou presque, avec des solutions précaires mais dépensières qui ne permettent pas aux populations de voir le bout du tunnel. Entre relogement des sinistrés et le pompage des eaux, la stratégie reste le même et produit les mêmes effets. La seule exception a été la construction de logements sociaux dénommés Jaxaay avec son lot d’impairs.
10 milliards C’est le montant décidé avant-hier, par le président de la République, Macky Sall comme coût du financement des opérations du plan national d’organisation des secours (Orsec). 3 milliards de ce montant sont destinés au payement de cash de transfert pour les familles sinistrées. Le reste sera encore, comme par le passé, utilisé par les services concernés pour l’évacuation des eaux. Le pompage, en est un moyen privilégié dans les plans Orsec, sans être une panacée. Au contraire ! La maintenance du matériel de pompage, la prise en charge des équipes et l’achat de carburant, engloutissent d’argent, en attendant qu’une nouvelle précipitation ne vienne tout réduire à néant. A côté de pompage, il y’a aussi le relogement des sinistrés ou l’aide vivrière avec toujours le même procédé : une distribution des denrées alimentaires notamment le riz à des sinistrés réduits à satisfaire les besoins primaires. A noter que ces 10 milliards dégagés pour secourir les impactés des pluies n’est pas un coup d’essai pour le régime du président de la République Macky Sall.
26 DÉCÈS, 264000 SINISTRÉS ET 7737 HABITATIONS AFFECTÉESÂ
En 2012 déjà , le Sénégal avait enregistré ses premières pluies au mois de juillet avec des précipitations qui sont allées jusqu’à 92 mm à Dalifort, zone marécageuse. Plus tard, ce sont des centaines de millimètres qui ont été enregistrés dans plusieurs villes du pays. Le plan Orsec déclenché par le président Macky Sall à cette époque avait fait un décompte final de 26 décès liés aux pluies diluviennes, 264000 personnes sinistrées et 7737 habitations affectées.
INSTITUTION SUPPRIMÉE, ÉLECTION REPORTÉEÂ
Les inondations avaient aussi provoqué le déplacement de plus de 5000 familles dont 50% provenaient des régions de Dakar et Matam. Pour financer les actions de ce plan qui étaient entre autres, l’aide aux sinistrés et l’évacuation des eaux, le chef de l’Etat, avait pris, dans l’urgence, l’engagement de dissoudre une institution de la République. La suppression du sénat devrait rapporter plusieurs milliards. Macky Sall s’était aussi engagé pour la construction de logement sociaux. Son coût total et le drainage des eaux sont évalués à une soixantaine de milliards. Mieux, la contribution des citoyens avait aussi eu des retombées positives. Dans le communiqué n°6 du Plan Orsec portant sur les contributions financières reçues par le ministère de l’Intérieur, à la date du 06 novembre 2012, le montant cumulé des contributions reçues se chiffrait à 1.283.203.677 FCFA dont un milliard du khalife général des mourides de l’époque, Serigne Cheikh Sidy Makhtar Mbacké dont la ville avait été fortement touchée. Mais, on retiendra plus la gestion calmiteuse des camions de pompage, avec des écarts notés dans les crédits destinés à la location des hydrocureurs.
 Avant le Président Macky Sall, ses prédécesseurs ont eux aussi déclenché leurs plans Orsec. Le 17 novembre 1993, Abdou Diouf l’avait confié à Djibo Leyti Kâ, qui venait de remplacer quelques mois auparavant Madieng Khary Dieng (avril 1991 – mai 1993). On connaît la suite. Entre 2005 et 2012, le président Abdoulaye Wade va à son tour déclenché des plans Orsec suite aux fortes précipitations qui ont été enregistrées dans le pays. On assistera à un déblocage d’importantes sommes d’argent. Sans occulter des décisions majeures prises comme le report de l’élection législative de 2007 pour faire face aux crues de 2005. Toujours est-il qu’aucune solution définitive contre les inondations ne sera trouvée. On ne retiendra que le financement du plan Jaxaay et son lot d’impairs. 52 milliards avaient été mobilisés pour la réalisation de 3000 logements sociaux.
Au finish, le nombre envisagé n’a pas été réalisé. D’ailleurs des familles attendent encore le toit annoncé. Au total, le président Abdoulaye Wade aura dépensé 70 milliards pour faire face aux inondations sans obtenir les résultats escomptés. Comme l’Anoci et le Fesman, Jaxaay sera une des taches noire du régime de Me Abdoulaye Wade. Le dossier de l’ancienne sénatrice Aida Ndiongue, poursuivie pour enrichissement illicite dans le cadre des produits phytosanitaires du plan Jaxaay en est une parfaite illustration.
Militante du Parti démocratique sénégalais (Pds) elle avait alors gagné le marché des produits sanitaires destinés aux sinistrés. Elle sera tout de même blanchie par la suite. Mais la justice prendra un sacré coup dans ce relentissant procès. On se souvient encore des échances aigres doux entre l’Union des magistrats du Sénégal (UM) et le Procureur de la République, Sérigne Bassirou Guèye. La spirale se poursuit sous le régime de Macky Sall où des milliards continuent d’être injectés dans les eaux.