Opposition, non-alignés et société civile contre toute application avant 2024

par Dakar Matin

Pour eux, il faut respecter le calendrier républicain et voir comment mettre en œuvre ce principe de rationalisation du calendrier républicain, seulement après la présidentielle prochaine.

Réunis hier, mercredi 09 septembre, pour discuter sur le point relatif à la rationalisation du calendrier républicain, le Général Niang etles membres de la commission politique du dialogue national ont trouvé un accord sur le principe de l’organisation des élections présidentielles et législatives à la même année. Toutefois, les pôles de l’opposition et des non-alignés, sans oublier la société civile, sont contre tout report des législatives de 2022 pour un éventuel couplage avec la présidentielle de 2024. Pour eux, il faut respecter le calendrier républicain et voir comment mettre en œuvre ce principe de rationalisation du calendrier républicain, seulement après la présidentielle prochaine.

La commission cellulaire du dialogue politique, dirigée par le Général Niang, s’est réunie hier, mercredi 09 septembre. Lors de cette rencontre qui est la dernière sur les points à discuter, les acteurs sont tombés d’accord sur le principe de la rationalisation du calendrier républicain. Selon Cheikh Sarr du pôle de la majorité, «c’était la dernière séance et il restait qu’un seul point, la rationalisation du calendrier républicain. C’est un peu une proposition de la majorité afin de mieux organiser le calendrier. En une année, organiser l’élection présidentielle et les élections législatives sur la même année. Comme ce qui s’était passé en 2012. Et attendre à mi-mandat, donc deux ans et demi ou trois ans après, pour organiser en fait les élections locales et les élections des hauts conseillers territoriaux. Maintenant, la proposition définissait simplement le principe. On voulait que le principe soitretenu. Les modalités de mise en œuvre et la période de mise en œuvre, il faut qu’on se donne le temps de discuter et de déterminer. L’opposition est d’accord sur le principe mais à condition que ceci ne puisse pas être mis en œuvre avant 2024. Et les non-alignés aussi acceptent ce principe et disent qu’il faut respecter le calendrier républicain».

TAMBA DANFAKHA, POLE OPPOSITION : «On préfère que ce soit applicable après 2024» 
Même son de cloche du côté de l’opposition. Pour Tamba Danfakha, «sur cette question de la rationalisation, nous nous estimons déjà que le pouvoir doit faire en sorte de respecter la date qui a été indiquée et d’accélérer aussi surtout l’audit et l’évaluation. Parce que vous savez, on s’est mis d’accord pour évaluer et auditer le fichier électoral de 2016 à 2019. Et donc, pour le moment, nous avons un bailleur de fonds qui s’est manifesté pour l’audit du fichier. Mais pour l’évaluation du processus électoral sur place et sur pièce, là on n’a pas de bailleur de fonds. Même si les autorités avaient suggéré pourquoi pas on peut l’inscrire sur la loi de finance. Maintenant, cela risque de nous envoyer jusqu’en octobre ou novembre. Parce que c’est la période à laquelle où on va étudier le budget encore. Ça, c’est un peu loin pour nous. Donc, sur cette question de rationalisation d’abord de l’audit et de l’évaluation, nous avons mis l’accent pour que ça se passe le plus rapidement possible, dans les meilleurs délais». Poursuivant, il dira «qu’il a été retenu qu’on va demander à la DGE de reprendre contact avec le bailleur de fonds, de s’engager pour qu’on puisse faire l’audit du fichier électoral. Ensuite, on a demandé également à ce que les dispositions soient prises pour qu’il y ait un financement pour l’évaluation du processus électoral. D’ailleurs, ça peut être un peu compliqué, parce que ça va brouiller tout le processus, de la révision, des inscriptions jusqu’au jour des votes». Pour la question de la rationalisation, ajoute M. Danfakha de l’opposition, «les gens du pouvoir avaient fait des propositions qui ne nous agréent pas où tout au moins on a dit, on préfère que ce soit applicable après 2024. Parce que ce qu’ils voulaient, c’était qu’on organise à peu près à mi-mandat les locales et puis les législatives juste après l’élection du président de la République. Donc si nous acceptons maintenant que cette disposition soit appliquée, la conséquence logique, c’est qu’il faut reporter les élections législatives en 2024. Pour ce qui concerne le statut du chef de l’opposition, nous avons finalement dit : «nous, de l’opposition, ne pas avoir d’avis là-dessus». Parce qu’il s’agissait de savoir quels sont les dispositifs institutionnels à prendre».

DETHIE FAYE DES NON ALIGNES : «Que les dates soient respectées même jusqu’à l’élection présidentielle de 2024»
Abondant dans le même sens, Déthié Faye du pôle des non-alignés affirmera : «On a discuté essentiellement sur la question relative à la rationalisation du calendrier républicain. Parce que la dernière fois, la majorité avait fait une proposition qui n’avait pas pu être étudiée parce qu’elle a été reçue un peu tard. Il s’agissait donc aujourd’hui de voir quelle est la position de chaque entité. Mais, pratiquement, les gens sont d’accord sur le respect du calendrier républicain, c’est-à-dire pour les élections à venir, que les dates soient respectées même jusqu’à l’élection présidentielle de 2024. Maintenant, le réaménagement pour que l’élection présidentielle puisse se tenir la même année et les locales et les élections du HCCT, la même année aussi, avec bien sûr un décalage d’une durée de deux à trois ans. Ce réaménagement pourrait être entamé après la présidentielle de 2024. Nous, nous avons dit : on respecte d’abord le calendrier républicain et la question de la rationalisation, elle peut être étudiée pour être applicable au-delà de 2024»

MOUNDIAYECISSE (SOCIETECIVILE) : «Il ne faut pas confondre rationalisation et couplage»
Dans la même foulée, Moundiaye Cissé, de l’ONG 3D se montre très en phase avec la proposition. Toutefois, il rappelle que rationalisation n’est pas égale à couplage. «Nous aussi, nous sommes pour la rationalisation. Parce que la rationalisation permet de rationaliser des ressources, rationaliser du temps et permettre que les Sénégalais se concentrent sur autre chose que les élections, que les Sénégalais se concentrent sur le travail. La rationalisation permet qu’on ne soit pas en campagne électorale permanente. Mais rationalisation ne veut pas dire couplage. Donc, il ne faut pas confondre rationalisation et couplage». Ensuite, poursuivra M. Cissé de la société civile, «comme le dit l’opposition, si on doit l’entamer, que ça soit après 2024. Parce que pour le moment, il ne faut pas que la rationalisation soit synonyme de prorogation de mandat. Et si on doit l’appliquer, que ça soit après 2024. Parce qu’aujourd’hui, on connait déjà le calendrier électoral. Il y a les législatives en 2022, il y a la présidentielle en 2024. Donc, si on doit l’appliquer, ça doit être après 2024. Pour ne pas que ce soit donc une occasion de proroger de mandats, ceux des élus locaux, du Haut conseil des collectivités territoriales et des députés. Donc toute rationalisation doit prendre effet à partir de 2024, avec les nouveaux élus qui vont venir et que d’emblée qu’on sache la durée de leurs mandats »

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