En 2012, le plan ORSEC avait été relancé avec un Programme décennal de lutte contre les inondations (Pdli) d’un coût global de 767 milliards FCFA dont 484 milliards pour le volet restructuration urbaine et relogement, et 278 milliards pour les eaux pluviales.
Samedi dernier, le Président de la République, Macky Sall a déclenché le Plan Orsec après les fortes pluies qui ont occasionné des inondations. Cependant, il faut rappeler qu’en 2012, le même plan avait été relancé avec un Programme décennal de lutte contre les inondations (Pdli) d’un coût global de 767 milliards FCFA dont 484 milliards pour le volet restructuration urbaine et relogement, et 278 milliards les projets de gestion des eaux pluviales. Ce programme, contenu dans le livre publié par l’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye, que nous avons à nouveau parcouru, devrait permettre de mettre fin à la gestion des inondations par pompage et privilégier les solutions par drainage. Hélas !
Les inondations qui ont eu lieu le weekend dernier à Dakar et dans certaines régions du pays a contraint le Président de la République, Macky Sall à déclencher le Plan Orsec (Plan national d’organisation de secours). Cependant, il faut dire que ce n’est pas la première fois qu’il a été mis en branle. Arrivé au pouvoir en 2012, Macky Sall avait déclenché le Plan Orsec après les inondations de 2012 qui avaient plongé les populations dans le désarroi. Sa mise en œuvre devrait permettre la mise en place d’un état-major permanent, de hausser le niveau d’alerte, de renforcer la célérité des interventions, et d’avoir la possibilité de mobiliser tous les moyens humains et matériels disponibles sur le territoire pour faire face à la situation des inondations.
Le Plan Orsec avait aussi pour but de maintenir la mobilisation de l’Etat à tous les niveaux pour marquer sa solidarité à tous les sinistrés, les opérations continuant d’être organisées de manière concertée. Face à la souffrance des populations, le Plan Orsec avait suscité un élan de solidarité. Plusieurs mesures avaient ainsi été prises pour venir à bout des inondations. Il s’agissait, entre autres, d’assurer la connexion au réseau électrique de tous les sites de pompage, de revitaliser tous les bassins et lacs de la banlieue, d’interdire l’occupation de toutes les zones non aedificandi, de recenser l’ensemble des sinistrés des inondations, en vue de leur apporter une assistance, d’identifier des sites pour l’installation des sinistrés et préparer des programmes d’habitat spécifique, d’assurer l’aménagement des plans d’eau et de restituer aux Niayes leur vocation agricole naturelle.
Toujours, dans cette dynamique de lutter contre les inondations, le Président Macky Sall avait organisé un conseil présidentiel le 19 septembre 2012 où le Programme décennal de lutte contre les inondations (Pdli) a été validé. Le gouvernement est alors chargé de la préparation d’un programme destiné à vaincre les inondations récurrentes par des solutions structurelles, le ministère en charge de l’Hydraulique et de l’Assainissement, et celui en charge de l’Habitat et de l’Urbanisme sont engagés. Trois périodes pour assurer la mise en œuvre du programme sont retenues. Il s’agissait d’une phase d’urgence qui devrait permettre d’apporter des solutions aux cas les plus critiques, une phase à court terme qui va définir les actions à conduire au cours de la période 2014-2016 et une phase à moyen et long terme afin de permettre d’éradiquer le phénomène des inondations récurrentes à l’horizon 2018.
Pour une réussite du Programme décennal de lutte contre les inondations, le Président Macky Sall avait insisté sur sa conception pour mettre fin à la gestion des inondations par pompage et privilégier les solutions par drainage. En effet, chacune des trois phases devant assurer la mise en œuvre du programme comprenait trois types de projets relatifs à l’aménagement du territoire, à la restructuration urbaine et au relogement, enfin à la gestion des eaux pluviales.
Le coût global du plan décennal est de 767 milliards FCFA dont 484 milliards devront couvrir le volet restructuration urbaine et relogement, et 278 milliards les projets de gestion des eaux pluviales. Au titre de la phase d’urgence, la priorité est toutefois donnée à la gestion des eaux pluviales qui représente près de 75 % des budgets retenus. Que s’est-il passé pour qu’un programme aussi ambitieux noie dans les eaux ? Mystère et boule de gomme !