Si Macky Sall a toujours son point de vue de 2016, la «logique» voudrait que le candidat arrivé second à l’issue d’une élection présidentielle soit le chef de l’opposition. Et, en cas de rétroactivité, ce serait Idrissa Seck. Mais le chef de l’Etat avait bien rappelé aussi qu’«une loi est votée pour l’avenir». Mais ça c’était avant la Présidentielle de 2019.
Les acteurs du dialogue politique peinent à s’accorder sur les modalités de désignation du chef de l’opposition. Mais c’est connu que la majorité présidentielle voudrait que ce soit le candidat arrivé deuxième à l’issue de l’élection présidentielle. Dans l’opposition, certains ont le même point de vue, mais d’autres préfèrent aussi la tête de liste arrivée deuxième à l’issue des élections législatives. La bataille se joue donc entre Abdoulaye Wade et Idrissa Seck. Et, vraisemblablement, il a été retenu lors de la séance d’hier de «renvoyer la question à l’autorité qui pourrait éventuellement mettre en place un comité d’experts pour sa réalisation sachant que le Front de l’opposition a retenu de ne pas envoyer de représentant». Si cela ne dépendait que de Macky Sall, la question devrait être tranchée puisqu’il avait donné sa position sur le sujet. Dans un entretien avec le site AZactu.net en octobre 2016, Maïmouna Ndour Faye lui avait posé la question sur la matérialisation du statut chef de l’opposition.
«Il y a un débat qu’il faut vider : est-ce que le leader de l’opposition, c’est celui qui vient en deuxième position après l’élection présidentielle ou c’est celui qui dirige le parti, la liste ou la coalition arrivé deuxième aux Législatives ? Voilà des questions que la classe politique doit régler. Moi je n’ai pas de préférence particulière. Mais il me semble qu’il aurait été plus logique que le candidat arrivé second, qui a rassemblé le plus grand nombre de voix par rapport aux autres, puisse incarner l’opposition», avait pourtant… préféré Macky Sall. «Ce serait Abdoulaye Wade ?», relance la journaliste. Le Président Sall de répondre : «Si nous voulons appliquer, ce serait une rétroactivité. Une loi est votée pour l’avenir. Mais s’il y a un consensus, on peut bien le retenir. Encore une fois, je ne fais pas de fixation sur la personne qui pourrait incarner ce rôle, maintenant ou dans l’avenir. Il n’y a pas d’enjeu pour moi.» Tout l’enjeu est dans la rétroactivité ou non de ce statut.
SOURCE PAR HAMATH KANE