En Côte d’Ivoire comme en Guinée Conakry, la volonté manifestée par les présidents Alassane Ouattara et Alpha Condé pour briguer un 3e mandat a plongé leurs pays dans le chaos.
Au Sénégal où l’autorité politique navigue dans le flou-obscur, l’idée continue d’être agitée. Une situation vivement déplorée par les acteurs de la société civile, à l’image de Alioune Tine.
Expert indépendant des Nations-Unies, ex-directeur national de Amnesty international, il a évoqué comment les autorités étatiques au pouvoir sont revenues sur leur parole donnée, lors d’une rencontre internationale, après avoir pris l’engagement de ne pas briguer le pouvoir pour un 3e mandat.
« On avait abouti au Sommet de 2015, à ce que la question du 3e mandat et surtout des deux mandats soit examinée et introduite dans le traité de la Cedeao. Tous les Etats étaient d’accord. Il n’y avait que deux seuls qui n’étaient pas d’accord. C’était la Gambie et le Togo. Aujourd’hui, c’est d’autres pays qui ne sont pas d’accord. Cela veut dire qu’on a véritablement reculé », a déclaré l’ex Secrétaire général de la Raddho (Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme), dans une présentation faite, en fin de semaine, au cours d’un webinaire sur l’espace civique initié par Cocidev en partenariat avec Innovation for change (I4c).
Un revirement de situation qui fait qu’Alioune Tine se sent, avec ses pairs acteurs de la société civile, responsable surtout face à la Cedeao.
« Nous, en tant que société civile, avons une responsabilité dans cette crise. Il faut qu’on l’examine. Nous avons une responsabilité dans ce recul. Il faut qu’on l’examine et qu’on essaye de voir, comment nous allons nous organiser davantage pour vraiment influencer positivement les décisions à la Cedeao ».