Consulat du Sénégal à Lyon : Khady Sow licenciée pour avoir gardé ses enfants.

par admin

Après le scandale de l’achat de l’immeuble habitant le Consulat Général du Sénégal à Milan, un autre scandale secoue la représentation diplomatique du Sénégal. Mais cette fois-ci à Lyon. En cause, un licenciement qui défraie la chronique. La victime s’appelle Khady Sow, réceptionniste. Sa mésaventure commence quand elle reçoit un courrier le 15 Juin 2020, jour de sa reprise de travail. Un courrier signé, Ibrahima Mbodj, consul général du Sénégal à Lyon.

Dans la correspondance dont l’objet est « absence injustifiée depuis le 11 mai », la première incohérence ou erreur qui frappe à l’œil est que la lettre a été écrite depuis, tenez-vous bien, le 12 mars 2020. Soit deux mois avant les faits que le diplomate reproche à la dame. La dame ne recevra cette fameuse lettre que le 15 juin. Espérons que ce soit une erreur de saisie sur la date.

Dans cette correspondance du 12 mars, M. Mbodj reproche à madame Sow de s’être absentée de son lieu de travail depuis le 11 mai sans « aucune raison à part un appel téléphonique qui date du mardi 25 mai 2020 ». Et là encore, il y a un problème. Car contrairement aux écrits du  consul, le 25 mai correspond à un lundi et non à un mardi. Ces erreurs sont problématiques pour un haut cadre de l’administration dont la rigueur doit être de mise dans ses correspondances.

Trois jours après réception de la lettre, c’est-à-dire, le 18 Juin 2020, Khady Sow répond à Mbodj. Et le moins que l’on puisse, c’est qu’elle n’est pas allée de main morte. Après avoir relevé l’incohérence entre la date d’émission du courrier et les faits incriminés, elle commence d’abord par rappeler au consul général que quand il était vice-consul et qu’il était confronté à un problème de garde de ses enfants en période de vacances scolaires, il restait parfois des jours sans venir au travail.

Puis de donner les motifs de son absence au travail. Elle soutient que le 11 mai, date de la reprise des activités, tous ses collègues ont été informés sauf elle. D’autre part, elle n’avait pas quelqu’un pour garder ses enfants « âgés de 3 ans et de 3 mois » car toutes les crèches étaient fermées. Ainsi, elle appelle le Consulat le 2 juin. Le standardiste  lui passa le consul. Elle lui aurait alors expliqué sa situation et que ce dernier semblait comprendre en lui disant de « patienter le temps de l’ouverture » des crèches.

Elle y note que le 15 juin, date de sa reprise d’activité, elle a jugé utile d’aller voir son supérieur pour les salutations d’usage et lui remercier de l’avoir permis de garder ses enfants. Sauf qu’une fois dans son bureau, M. Mbodj ne lui aurait pas « donné la possibilité de sortir un seul mot » en la chassant comme un « mal propre » de son bureau en l’abreuvant d’injures.

Après cette lettre de Madame Sow du 18 Juin, le 19 Juin, le consul général lui adresse une demande d’explication. Dans cette correspondance, le consul ne fait pas référence à la lettre  qu’il a reçu de la dame la veille. Il est plutôt question d’une intervention qu’elle a faite en directe sur le media en ligne Senego en horaire de travail. Ibrahima Mbodj reproche à son employée d’y avoir tenu « des propos qui manifestent délibérément une attitude défiance à l’égard de l’autorité et viole l’obligation de réserve faite à un agent du Consulat du Sénégal ».

Le même jour, la réponse de Khady Sow tombe sur le bureau de M. Mbodj. Elle s’y défend d’avoir défié l’autorité. Concernant l’obligation de réserve, elle réfute l’accusation en soutenant qu’elle n’a révélé aucun secret ou tenu des propos qui pourrait écorner ou mettre en danger l’institution. Puis elle charge violemment le consul en relatant certains faits graves sur lesquels nous reviendrons.

Ce dernier a dû faire très mal au consul Ibrahima Mbodj. Car le 6 juillet, le diplomate envoie une lettre pour une « Convocation à un entretien préalable-Mise à pieds à titre conservatoire ». Sous un ton martial, le militant de l’APR informe à la dame que ses agissements lui conduisent à envisager à son égard « une mesure pouvant aller jusqu’au licenciement sans indemnité ni préavis ».

L’entretien est alors fixé au 20 Juillet 2020 à 15H dans les locaux du Consulat Général du Sénégal à Lyon. ReseauNews reviendra sur ce face à face entre les représentants du consul général et Khady Sow et ses conseillers. Cet entretien dont l’issu ne faisait aucun doute, est confirmé le 17 août par le licenciement de madame Sow. Un feuilleton qui ne fait que commencer dans la représentation diplomatique.

ReseauNews 

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