Les invectives et dénigrements, sur fond d’accusation et de contre accusation de corruption entre deux magistrats, qui polluent la quiétude au temple de Thémis cachent mal des zones d’ombre.
Les invectives et dénigrements, sur fond d’accusation et de contre accusation de corruption entre deux magistrats, qui polluent la quiétude au temple de Thémis cachent mal des zones d’ombre. Surtout si l’on sait que les lettres des deux protagonistes à l’origine de ce désordre au sein de la justice (pour n’avoir fuité dans la presse que maintenant) datent du mois d’avril et sont des réponses à des interpellations internes.
La situation inhabituelle à la magistrature avec des lettres incendiaires et une conférence de presse d’un Premier président d’une Cour d’appel (de Kaolack – Ousmane Kane) pour descendre un collègue magistrat (Yaya Amadou Dia) l’ayant «accusé» de corruption dans différents dossiers et affaires connus par sa juridiction, met à nue un malaise dans un corps d’élite.
La lettre de démission du Premier président de la Cour d’appel de Kaolack de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums), adressée au président de cette structure, Souleymane Téliko, et qui s’est retrouvée dans les médias, est l’étape qui a attisé le feu. Elle fait suite à la tournure qu’a pris l’affectation du magistrat Ngor Diop, alors président du Tribunal d’instance de Podor, à la Cour d’appel de Thiès, comme conseiller. La démission d’un magistrat de l’Ums mérite-elle tout le tintamarre qu’il y a eu ? Une question qui mérite réflexion, d’autant plus qu’il ne s’agit pas d’une démission de la magistrature, mais d’une entité qui regroupe des magistrats.
Mieux, à l’issue de cette démission, le concerné a dit au site d’information Emedia qu’il n’est pas l’auteur de l’exposition de sa lettre, une courrier interne, à la place publique. «C’est vrai que ce qui aurait dû être un courrier interne a été médiatisé. Je ne sais pas qui a médiatisé. Je n’en suis pas l’auteur. Depuis, les gens ne parlent que de ça. Je voudrais dire à mes collègues que je n’ai jamais voulu médiatiser cela. C’est un courrier interne», a-t-il répondu. Et pourtant, lettre en question a été transmise à la presse par les services du ministère de la Justice. Mieux, c’est aussi le même ministère de la Justice qui a envoyé une note aux rédactions pour annoncer la tenue de sa conférence de presse au Palais de justice de Kaolack.
Une autre chose qui mérite une attention, c’est également le moment où les lettres des deux protagonistes ont fuité dans la presse. Elles datent du mois d’avril et sont des réponses à des interpellations internes. Pourquoi, quatre mois plus tard, ont-elles été portées sur la place publique ?
A signaler aussi que tout est survenu également après que l’Ums a manifesté son total désaccord à l’affectation d’un de ses membres, par une voie non indiquée pour pareil cas, annonçant même l’enrôlement d’avocats pour porter l’affaire devant les tribunaux habilités pour obtenir que cette décision ministérielle soit cassée.