L’explosion du moteur d’un bateau qui transportait une centaine de migrants au large de la Libye a provoqué le naufrage le plus meurtrier de l’année, a annoncé l’OIM
Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les Réfugiés (HCR) et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) ont annoncé le 19 août la mort d’au moins 45 migrants et réfugiés venus d’Afrique au large de la Lybie suite à l’explosion du moteur de leur bateau. Les 37 survivants, majoritairement originaires du Sénégal, du Tchad, du Mali et du Ghana, ont été placés en détention après avoir été emmenés en Libye.
Il s’agit du naufrage le plus meurtrier depuis le début de l’année 2020 au large des côtes libyennes et vient porter à au moins 302 le nombre de personnes ayant trouvé la mort sur cet itinéraire. Cependant, comme le soulignent le HCR et l’OMI, le chiffre exact des victimes est très certainement plus élevé.
Les deux agences de l’ONU déplorent également le fait que les sauvetages en mer soient de plus en plus exécutés par des bateaux de l’État libyen, qui ont déjà reconduit plus de 7000 personnes en Libye cette année. En effet, les migrants risquent alors « de subir le conflit en cours, de graves violations des droits humains et une détention arbitraire après le débarquement. » De plus, comme le révèle une enquête du Wall Street Journal publiée le 13 juillet 2020, de plus en plus de personnes migrantes sont arrêtées par les garde-côtes libyens et envoyées dans des centres de détentions non-officiels en Libye, où ils sont torturés, exploités, voire même exécutés.
Il paraît important de rappeler que de nombreux bateaux humanitaires se retrouvent immobilisés par des États européens, comme l’Aquarius en 2018 qui avait été rejeté par l’Italie et Malte ; ces pays entravent ainsi le sauvetage de milliers de personnes en danger de mort. Plus récemment, c’est au tour de l’Ocean Viking de s’être retrouvé bloqué par le gouvernement italien. Il n’y a donc plus qu’un seul navire humanitaire actif en mer méditerranée : le Sea Watch 4.