Le Professeur Moustapha Sourang, en 2015, lors du lancement du RGM, nous a révélé que le Sous-Comité du Sénat américain chargé de l’énergie, des parlementaires sérieux et qui aiment leur pays, discutaient de l’approvisionnement en produits pétroliers des Etats Unis dans les années 90. Et le Président du Sous Comité d’informer l’assistance qu’à la surprise générale, le Sénégal et la Sierra Léone seront les futurs pays gaziers de l’Afrique de l’Ouest. On y est. Hélas, le professeur est parti. Pour l’avoir côtoyé, étant administrateur à l’Ecole Supérieure Polytechnique de Dakar et lui, Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, je lui dois une profonde reconnaissance. Voilà un intellectuel pour qui le partage du savoir est un sacerdoce. En effet, partager le savoir ne nuit pas à celui qui donne comme le fait remarquer Michel Serres, mais augmente le savoir collectif. Les économistes savent que c’est ce savoir collectif qui est la base de la productivité globale du travail.
C’est du reste pourquoi il fait sens de créer une commission pour étudier un dossier, évidemment pas pour l’enterrer. Le Professeur Sourang a accepté, après la démission pour des raisons pas claires de Maître Doudou Ndoye, un spécialiste incontestable du foncier, inspecteur des impôts et juriste émérite selon ses pairs, seuls juges, de poursuivre le travail. Le Dossier est entre les mains du Président Macky Sall qui connaît bien le foncier. Maître Abdoulaye Wade dit à qui veut l’entendre que l’accumulation du capital passe par le foncier. Il a donc initié ses créatures. Seulement l’accumulation du capital, ce n’est pas l’accaparement, l’entrepreneur schumpeterien n’est pas le rentier paresseux.
La gouvernance foncière est devenue une question nationale. La bourgeoisie foncière fabriquée par le ministère des finances a pris le pouvoir politique avec BBY soutenue par leurs parrains étrangers. Elle va chercher à modifier la loi pour faciliter l’accaparement des terres aussi bien agricoles qu’urbaines, en suivant leurs travaux d’infrastructures. C’est pourquoi il faut sortir la gestion des domaines du ministère des finances et des maires corrompus de BBY. Il faut aller aux élections locales. La Covid 19 ne peut plus bloquer et la politique et l’économie, Macky Sall ayant échoué dans la santé. Pour venir à bout de l’épidémie, il faut changer la gouvernance politique et rétablir la crédibilité des dirigeants.
Dossier nouveau : Président Macky Sall, trouver les moyens de payer les 1000 milliards d’arriérés intérieurs
La dualité de la gestion de l’économie sénégalaise pose problème. Abdoulaye Daouda Diallo doit trouver au moins 1000 milliardspour contenir le niveau de la récession et payer la dette et les arriérés intérieurs dus aux banques, aux entreprises et aux travailleurs, greffiers et autres et compléter le Fonds Covid. Hott planche sur l’économie post covid avec l’armée mexicaine des soi disant économistes de la galaxie FayeSall et invente des chiffres pour un PSE à l’agonie. Tout cela manque de cohérence.
Le débat économique post covid n’a de sens que s’il concerne l’industrialisation du Sénégal, sur quelle période et comment. Un rafistolage du PSE et ses béquilles, PUDC, PUMA n’a aucun intérêt sauf pour la nouvelle aristocratie FayeSall qui veut asseoir l’émirat gazier, en prenant le gaz, le pétrole, le foncier, les bâtiments de l’Etat, la prison et le stade Assane Diouf de Rebeuss, les compteurs de la Senelec, la pêche, le littoral et son air pur, les gazelles oryx, les forêts de Casamance, etc.
Il est bon que le peuple sénégalais sache les positions des partenaires. Le Président de Chine Xi Jing Ping a le mérite de dire clairement sa position; l’Afrique est dans une période de pré-industrialisation, elle doit construire des infrastructures. En face, il y a le Monde occidental, pour nous France, FMI et Banque Mondiale qui fixent les orientations de politique économique, et pour lequel, il faut chercher une croissance minimale qui permet de garantir la stabilité sociale et le succès des quelques investisseurs occidentaux autour de la rhétorique de la lutte contre la pauvreté. BBY est depuis 2012 le canal politique chargé de la, gouvernance d’un tel régime économique. Le Président Macky Sall va s’y rendre pour savoir quoi faire avec ses finances publiques et sans doute la situation explosive au Mali, en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Burkina.
Mais une telle stabilité sociale voulue par les partenaires occidentaux dépend de deux conditions, les inégalités sociales et la croissance démographique. En aucune manière, cette stabilité sociale ne peut être garantie lorsque la croissance démographique dépasse 2% par an, même si les inégalités sociales sont contenues. Ce qui est impossible avec une équipe de prédateurs au pouvoir mus par l’accaparement des ressources publiques et naturelles, le foncier notamment. Il faut sortir de ce piège, de ce trou noir et établir la gouvernance démocratique et lancer l’industrialisation. Celle-ci détermine le type et le rythme des infrastructures à construire.
Mamadou Lamine Diallo, Président du mouvement Tekki.