Macky prépare sa “succession”

par pierre Dieme

S’il y a un phénomène dont on doute encore de la pertinence, c’est le dialogue national et par ricochet, le dialogue politique.

Pourtant, ils ont été organisés à grande pompe comme si le Sénégal était en crise. Et les acteurs s’y sont engagés à l’exception de certains.

Mais s’il y a un projet dont l’idée est tout aussi incompréhensible, c’est le gouvernement d’union nationale.                    

Pourtant, tout indique que l’idée est en gestation et il n’est pas exclu qu’il soit la logique normale du dialogue national.                           Deux démarches, l’une réelle et l’autre en gestation dont la pertinence pose problème.

En réalité, il y a une logique à tout cela, politique. Ils s’expliquent par une logique certaine de la préparation de la succession de Macky en 2024. Au lieu de préparer un dauphin, Macky a opté pour une vaste coalition qui surclasse Benno Bokk Yakaar.

C’est dire que si dans les prochains jours ce gouvernement était mis en place, il donnerait une idée des forces politiques qui vont accompagner l’homme en 2024 soit directement s’il brigue un troisième mandat soit indirectement lorsqu’un autre candidat aura été choisi.

Sall est en train de ratisser large afin de réussir à rassembler le maximum de forces politiques autour de sa personne.

Le but est de préparer un groupe qui va réussir à surmonter l’obstacle de 2024, politiquement s’entend. Et pour cela, il aura besoin, en plus de Bby, de forces nouvelles et de nouvelles têtes.

On peut ainsi se faire une idée des hommes et des femmes qui sont dans cette dynamique mais la configuration actuelle est trompeuse.

D’autres partis et hommes politiques, tapis dans l’ombre, sont dans le viseur du Président. Et il n’est exclu que le futur probable gouvernement d’union recrutent de nouvelles têtes.

Voilà, à notre sens, le soubassement politique d’agissements que l’on observe que dans les pays en crise: dialogue national, gouvernement d’union.

Conséquence, si Macky devra partir, il va compter  sur une personne de confiance qui ne sera pas forcément dans son parti ou sa coalition actuelle.

C’est le but du jeu: élargir le champ l’alliance, maximaliser les chances de rester au pouvoir. Et qu’importe le chef d’orchestre. Macky opte sur sa coalition qui sera ainsi son “dauphin” avec comme stratégie politique que les forces qui la composent puissent se neutraliser les unes les autres.

Ainsi, personne à l’intérieur n’aura assez de forces pour se passer de la coalition incarnée par Macky lui-même.

Mieux, cette forte alliance politique va forcément maîtriser l’assemblée nationale et tenir en respect le Président de la République exactement comme cela se passe en RDC.                                    

Ainsi, qu’il parte ou il reste, le futur Président pourrait avoir une marge de manœuvre réduite par rapport à la toute puissance d’un conglomérat politique qui va régler l’équation de la succession de Macky en 2024.

Assane Samb

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