Le Grand Parti a cinq ans : le parrainage plombe l’envol de Gackou

par pierre Dieme

Exclu de l’Alliance des forces du progrès (Afp), en même temps que Mme Mata Sy Diallo Présidente des Femmes (MOUNFEP) et Malick Gueye, Secrétaire général national du Mouvement des jeunes pour le progrès (MNJP), Malick Gakou met sur pied un parti, le 17 août 2015, dénommé Grand parti (Gp). Après 5 années d’existence, le leader du Gp semble se calmer après le rêve brisé de succéder au président Macky Sall en 2019, freiné en cela par le Conseil constitutionnel pour défaut de parrainage. La Covid-19 l’a rendu encore plus docile.

Son divorce définitif d’avec son mentor, Moustapha Niasse, Secrétaire général de l’Alliance des forces du progrès (Afp) a été acté par la création de sa propre formation politique, le Grand parti (Gp), le 17 août 2015. En effet, Malick Gakou, venait ainsi de consommer sa séparation avec le président de l’Assemblée nationale, qui avait décidé, avec son Bureau politique, de soutenir la candidature de Macky Sall, en 2017.

L’ancien Ministre des Sports, ancien président du conseil régional de Dakar, ancien vice-président de la Fédération sénégalaise de football (Fsf) et ancien président du Guédiawaye Football Club (Gfc) prend alors son destin en main. Pour ce faire, il décide de cheminer avec Mata Sy Diallo Présidente des Femmes (Mounfep) et Malick Gueye, Secrétaire général national du Mouvement des jeunes pour le progrès (Mnjp), tous exclus du parti pour «rébellion» contre les instances du parti.

Le désormais ex-numéro 2 de l’AFP commence alors une tournée nationale, dans le but de massifier sa nouvelle formation. Son périple le mène dans la région de Tambacounda et le département de Koumpentoum. Dans une note parvenue à la rédaction de Sud Quotidien, le 6 octobre 2015, le GP informe que dans le cadre de son opération «Toxu», il a décimé les rangs de l’Alliance des forces du progrès (AFP) à Koumpentoum et Tambacounda, non sans préciser qu’il a aussi pêché au sein de l’Alliance pour la République (Apr), le Parti socialiste (Ps) et de Yonu askan wi de Tamba.

LA COORDINATION DE MANKOO TAXAWU SENEGAAL LUI DONNE DES AILES 

Un lancement en grande pompe de son parti qui lui permet de nouer une alliance avec certains leaders de l’opposition au sein de la coalition Mankoo Taxawu Senegaal, avec laquelle, il a pu gagner 3 sièges de députés à l’élection législative de 2017. Fort de cela, et nommé pendant plusieurs mois coordonnateur de ladite plateforme utilisée pour soutenir le député maire, Khalifa Sall, emprisonné dans le cadre de la Caisse d’avance de la ville de Dakar, le Docteur en Sciences économiques se taille le costume de président et dit être certain de battre Macky Sall en 2019. Alors commence une communication sans précédent autour de son programme dénommé “Programme alternatif Suxxali Senegaal“ (Pass), à un an de la présidentielle de février 2019. Il dit avoir axé ledit programme sur l’épanouissement social et culturel de l’homo-senegalensis au sein de sa famille, de son village et de sa ville et ambitionne de porter la qualité de la gouvernance politique et économique à un niveau qui renforcera les capacités du pays à répondre plus efficacement aux défis du développement. Très sûr de lui, Malick Gakou se chargera lui-même du dépôt des listes de ses parrains au Conseil constitutionnel. Ce qui lui a valu une brève interpellation par les gendarmes, pour avoir déchiré la liste de l’ordre des passages trouvée sur les lieux.

LE FILTRE DU PARRAINAGE 

Hélas, sa course folle vers le fauteuil présidentiel sera stoppée par le Conseil constitutionnel, le mardi 8 janvier 2019. Les “7 Sages“ ont invalidé les parrainages du candidat du Grand Parti, après une mise en sursis pour cause de doublons. En effet, le GP avait validé 65.000 parrains sur les 67.000 déposés. Le recours déposé auprès des “7 Sages“, pour contestation de l’invalidation de leurs listes de parrainage, n’y fera rien. Celui qui était sûr d’écarter le président Macky Sall, dès le premier tour, ne sera finalement pas sur la ligne de départ, le 24 février 2019. Grosse désillusion !

Néanmoins, celui qui a regretté d’avoir laissé passer sa chance à l’élection locale de 2014, dans ce qui avait été considéré à l’époque comme son «fief», Guédiawaye, décide de faire face au régime en place en se liguant avec le candidat de la coalition “Idy 2019“, en l’occurrence Idrissa Seck. En tant que coordonnateur de ladite coordination, lors de la dernière présidentielle, son candidat sortira deuxième avec 20,51% des voix. Ce qui n’était pas suffisant pour forcer le second tour au candidat Macky Sall qui avait largement dépassé le pourcentage requis pour passer dès le premier tour, 58,26%. Après cette «déconvenue», le leader du Gp se terre dans un silence assourdissant, après quelques timides et vaines initiatives autour des contrats pétroliers et gaziers mis au grand jour par la chaine de télévision britannique BBC. La survenue de la pandémie de la Covid-19 et l’invite à l’unité lancée par le chef de l’Etat, Macky Sall le feront sortir de sa réserve. Mais, c’est pour accepter de laisser de côté, les enjeux partisans pour adhérer à l’appel du président.

LA PANDEMIE DE LA COVID-19 LE REND PLUS DOCILE 

Estimant que la pandémie du Coronavirus peut constituer une menace durable pour l’avenir de la Nation, Malick Gakou avait exprimé toute sa disponibilité à Macky Sall, non sans promettre de ne ménager aucun effort pour mobiliser toute son énergie autour de cette bataille, afin de gagner la guerre contre le Coronavirus. Mieux, non seulement, il promet au chef de l’Etat de faire voter la loi d’habilitation par ses 3 députés, mais aussi met à la disposition du président, les spécialistes de son parti, dans le but d’intégrer la cellule de riposte contre le Coronavirus. Depuis lors, le leader du GP est resté aphone sur la gestion de la crise sanitaire qui est loin d’être un long fleuve tranquille pour le régime de Macky Sall. Pendant ce temps, des sources annoncent son entrée dans le futur gouvernement dit d’union nationale.

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