C’est un nouveau record qui a été battu hier mercredi dans la propagation de la maladie de Covid-19 au Sénégal. 207 cas en une journée, c’est un nouveau record. Le premier qui date du 11 mai était à 177 cas. Jamais jusqu’ici, sauf erreur de notre part, la barre des 177 cas, le record du 11 mai n’avait été atteint.
D’ailleurs, le Ministre de la Santé avait parlé au moins parlé une fois de ‘’pic’’ faisant référence justement à ce record. Bien sûr, les professeurs, médecins et techniciens de la santé étaient restés prudents étant entendu que, pour nombre d’entre eux, le pic ne peut être apprécié qu’après coût et qu’il était prématuré d’en parler.
Hier, le taux de contamination a connu un nouveau record, ce qui, par ailleurs, n’a rien d’étonnant. Car, autre fait nouveau au Sénégal qui est connexe à ce que nous disions, les cas communautaires sont devenus beaucoup plus importants que les cas contacts contrairement à la situation d’avant-tabaski, la fête du mouton qui, apparemment a été l’occasion de contaminations de masse.
Et, à ce propos, Abdoulaye Diouf Sarr le Ministre de la Santé n’avait pas été suivi dans ses recommandations de rester chez soi pour fêter la tabaski.
Tout au contraire, ceux qui avaient la nostalgie de leurs familles parce qu’étaient resté longtemps coincés à Dakar profité de l’occasion. Et comme la capitale totalise le taux le plus important, il est aisé de comprendre que ceux qui ont voyagé l’ont fait avec le virus.
En clair, nous payons au prix fort notre témérité face à un danger mortel car, chaque jour, nous enregistrons quelques morts et une cinquantaine de personnes sont toujours en réanimation.
Le relâchement opéré avec surtout le non-respect des mesures barrières a été la cause de la perte en série de nombreuses personnalités de tous les milieux notamment des médias, des affaires et de la religion.
Les vieilles personnes et celles qui sont atteintes de comorbidité sont exposés face à l’insouciance et à l’insouciance de jeunes décidés à vivre comme avant parce qu’ayant appris qu’ils résistent mieux que les autres. Et pour noyer le poisson, nombre d’entre eux nient l’existence du virus avec une mauvaise foi manifeste mais non-surprenante. Car, dès lors que le danger ne concerne que l’autre, on s’en moque, c’est connu. Mais, c’est là un mauvais calcul. Car, ne l’oublions pas, beaucoup de jeunes sont morts du Coronavirus qui n’a pas encore étalé tous ses secrets.
En conséquence, seule la méthode forte peut nous aider à surmonter l’obstacle de l’insouciance collective. A ce propos, les nouvelles mesures préconisées par le Ministère de l‘Intérieur sont les bienvenues. Mais elles ne suffisent pas. Car, tout indique, à la lumière de l’analyse de certains juristes, qu’il y a quiproquos dans leur élaboration.
D’ailleurs, le Ministère de l’Intérieur aurait précisé que ‘’le masque n’est pas obligatoire dans la rue mais dans les lieux de rencontre’’. S’il l’a dit, c’est une erreur. Car, on est dans la rue avant d’aller dans un lieu de rencontre. Et c’est dans la rue que l’obligation de porter le masque doit être observée en premier.
Ce que nous voulons dire est que les textes réglementaires doivent être revus incessamment afin que l’observation des gestes barrières soit une exigence dès que l’on sort de chez soi.
Il n’est pas possible de continuer à accepter que certains citoyens soient un danger pour les autres parce que tout simplement ils n’ont pas peur d’être sanctionnés. L’expérience a montré que si l’on frappe les portefeuilles, la loi sera respectée dans toute sa rigueur.
Mieux, il faudra tirer toutes les conséquences de l’expérience de la tabaski. On ne peut plus se permettre des rassemblements à grande échelle. Ce serait suicidaire.
On connait l’attachement des disciples à la célébration des fêtes religieuses, mais ces derniers doivent se convaincre qu’à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle.
Nous avons assez tâtonné, tergiversé s’agissant du Coronavirus. Le pilotage à vue n’est plus admis. Au nom de l’intérêt général, nous avons l’obligation de faire respecter une certaine forme de discipline collective à tous sans exception pour que le virus ne gagne plus du terrain comme c’est le cas actuellement.
Sinon, les morts seront encore plus nombreux dans les prochains jours et le système sanitaire davantage dépassé par l’ampleur de la situation.
Nous avons joué avec le feu car la dangerosité du virus recommandait une forme de vigilance et de sévérité que nous n’avons pas pu imposer.
Or, face à la difficulté d’avoir des vaccins même si l’optimisme, à ce propos, vient de la Russie, il est important de combattre toute forme de laxisme qui est la principale raison de l’augmentation de la chaine de transmission.
Assane Samb