La pandémie de Covid-19 menace non seulement les progrès réalisés en matière de développement et de consolidation de la paix mais « risque aussi d’exacerber les conflits ou d’en susciter de nouveaux », a mis en garde mercredi le chef de l’Onu devant le Conseil de sécurité.
« Le concept de maintien de la paix concerne essentiellement une paix positive par opposition à simplement mettre fin aux guerres. En d’autres termes, c’est l’idée que la communauté internationale accompagne un pays bien au-delà du simple fait de déposer des armes, jusqu’au moment où les gens se sentent protégés et représentés », a déclaré le Secrétaire général de l’Onu, António Guterres, lors d’une réunion du Conseil sur les défis pour parvenir à une paix durable, alors que la pandémie de Covid-19 ravage des communautés du monde entier.
Dans un contexte de doutes croissants sur l’efficacité des institutions et des systèmes de santé, « notre engagement à maintenir la paix est plus urgent que jamais », a-t-il ajouté. Le chef de l’Onu a identifié trois défis auxquels les dirigeants du monde sont confrontés : l’érosion de la confiance du public, qui, selon M. Guterres, peut entraîner une désillusion généralisée envers l’autorité à tous les niveaux ; la déstabilisation de l’ordre économique mondial alimentée par une crise sans précédent aggravant les vulnérabilités socio-économiques ; et l’affaiblissement du tissu social.
« Nous avons assisté à de nombreuses manifestations pacifiques, et dans un certain nombre de pays, la Covid-19 a été une excuse pour des répressions sévères et un pic de répression étatique », a noté M. Guterres. « Au moins 23 pays ont reporté des élections nationales ou des référendums », a-t-il révélé.