Sauve-qui-peut général au sein du Sytjust

par admin

Face à un processus de radiation définitive et irrévocable lancé par les autorités, des greffiers se sont démarqués du mot d’ordre du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) pour retrouver le chemin des cours et tribunaux mettant ainsi fon à trois mois de grève. Pour de nombreux greffiers, cette grève n’a plus sa raison d’être dès lors que le président de la République a abrogé les décrets sur lesquels ils s’appuyaient pour asseoir leurs revendications.

La grève du sytjust est en passe d’être un très mauvais souvenir. Car, la plupart des travailleurs de la Justice, qui suivaient jusqu’ici le mot d’ordre de grève, se sont finalement démarqués du mouvement pour reprendre le travail. En tout cas depuis vendredi, beaucoup de greffiers et autres travailleurs de la Justice se sont présentés à leurs postes de travail au niveau des cours et tribunaux. Le même constat était fait hier, lundi, sur l’ensemble du territoire national où des nombreux grévistes ont pris leur responsabilité pour retourner au travail. Tant mieux pour ces honorables pères ou mère de famille dès lors que leur mouvement de grève n’avait plus sa raison d’être ! Pour cause, lors du dernier conseil des ministres, le président de la république Macky Sall a abrogé les décrets sur lesquels s’appuyait le Sytjust pour réclamer de nouveaux avantages pécuniaires résultant d’une hausse des frais de justice. Une hausse visant à alimenter et gonfler le fonds commun des greffes.

Forts de ces décrets finalement abrogés voire annulés par l’Etat, les grévistes demandaient également l’application des accords créant de nouveaux corps bien hiérarchisés (a) chez les travailleurs de la Justice. Donc avec cette abrogation des décrets, qui a pris de court le Sytjust, certains camarades ont alors jugé nécessaire de capituler en… pleine audience. Un administrateur des greffes ne veut pas entendre parler de ce mot. « Non, nous n’avons pas capitulé ! La notion de capitulation n’a pas sa place dans cette prise de responsabilité de tout un chacun. Seulement, les décrets portant nos revendications n’existent plus ! Et comme nous n’avons plus des arguments légaux pour poursuivre la grève, certains ont tout bonnement repris le chemin du travail en attendant de revenir à la charge sur d’autres bases légales » se justifie notre interlocuteur avant de regretter cette coloration politique qui a brisé l’élan du Sytjust.

 « Je vous renvoie à l’édition du « témoin » de vendredi dernier qui faisait état de l’ingérence de Pastef dans la grève du Sytjust. en tout cas cette information, vraie ou fausse, a créé une méfiance au sein de la base du Sytjust » déplore notre greffier en chef. et pourtant, à une semaine de la tabaski, les travailleurs du sytjust s’étaient partagé les fonds communs existants et chacun d’entre eux s’était retrouvé avec une somme de plus de 200.000 francs. Sans compter d’autres avantages en dehors de leur salaire.

Comme l’avait révélé « Le témoin », le ministre de la Justice, me Malick sall, avait décidé de dérouler, dès demain, mercredi, son agenda pour en finir avec les grévistes. Pour ce faire, il était prévu de requissionner des huissiers de justice dans toutes les régions en vue de constater l’absence ou l’abandon de poste de tout travailleur de la justice gréviste. Ensuite, le ministre de la Justice devait convoquer un comité interministériel composé des présidents de la cour suprême et de la cour d’appel de Dakar ainsi que des directeurs généraux de la solde, de la Fonction publique, l’agent judiciaire de l’état, du directeur de la sécurité publique etc. objectif ?

Déclencher un processus de radiation définitive et irrévocable de tous les travailleurs grévistes du Sytjust. Et ce, dès vendredi prochain ! Pendant ce temps, les autorités judiciaires ont fait appel à des gendarmes chevronnés pour se substituer aux greffiers en grève avant de les nommer greffiers ad hoc. Devaient s’ajouter à ceux-là les agents de l’administration pénitentiaire et des jeunes juristes admis au centre de Formation judiciaire (cfj) pour une formation d’initiation au métier de greffier. Ce le temps qu’un concours en procédure d’urgence soit organisé pour remplacer définitivement les greffiers grévistes.

Dommages collatéraux d’une grève interminable !

Rappelons-le, cette grève interminable du Sytjust a provoqué des dommages collatéraux inattendus et gravissime jusqu’à menacer la défense nationale. Car, depuis la levée de l’état d’urgence dans le cadre de la crise sanitaire du coronavirus, les travailleurs de la Justice ont continué à paralyser les audiences des cours et tribunaux. Même les volontaires aux drapeaux 2020/2021 ont payé les conséquences de ce mouvement du fait qu’ils peinent à rassembler les deux pièces maîtresses à leur enrôlement dans l’armée c’est-à-dire le certificat de nationalité et le casier judiciaire. et tout le monde sait que si l’armée ne parvient pas à recruter les effectifs souhaités, cela constituerait une menace pour la défense nationale.

Même les candidats aux concours de la police et de la gendarmerie sont aussi confrontés à des problèmes d’obtention de certificats de nationalité et de casiers judiciaires pour pouvoir déposer leurs dossiers. ces recrutements de masse par concours directs constituent une occasion annuelle pour les forces de sécurité de renouveler et de renforcer de façon permanente leurs effectifs. Pour dire que les greffiers ont également menacé indirectement la sécurité intérieure du pays. sans oublier les justiciables et autres prévenus en instance d’être jugés et espérés d’être libérés. en tout cas, souhaitons que la reprise de travail des greffiers et autres travailleurs de la justice soit généralisée afin que le ministre de la Justice suspende son processus de radiation pour apaiser le climat social.

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