Libération online a fait état, hier, de la perspective pour le Sénégal de la prise de nouvelles mesures suite à la survenance, dans notre pays, de la recrudescence des cas de contamination.
Le site signale que c’est vendredi prochain que des mesures de restriction vont être prises pour ce qui concerne les sites suivants : lieux de culte, plages, restaurants, salles de sport, marchés ainsi que pour les événements tels que les funérailles, baptêmes, mariages, de même que les transports en commun.
Une décision qui fait suite à une vague inquiétante de décès observée ces derniers temps au Sénégal : 211 morts dont de fortes personnalités qui nous ont quittés ces derniers jours.
Pis, un des spécialistes du personnel médical prédit plus de 200 mille morts si l’on n’y prend pas garde.
D’ailleurs, venu assister à la levée du corps du patron du Cnes Mansour Kama, le Khalife général des Tidjanes avait émis une forte alerte dont l’objectif était justement de secouer les autorités pour que quelque chose soit fait.
Car, la situation épidémiologique du Sénégal n’est pas le fait du hasard. En juillet, les mesures d’assouplissement prises avaient eu pour conséquence un relâchement généralisé au niveau des populations. Le respect des mesures barrières préconisé est tombé dans l’oreille de 15 millions de sourds. Peu de gens portent le masque alors que c’est obligatoire de le faire.
Les rassemblements ont repris de plus bel partout où cela s’observait naguère. Les sénégalais font aujourd’hui comme si de rien n’était.
Pendant ce temps, les cas de contaminations augmentaient d’une façon substantielle. Pis, le virus frappe au cœur de notre économie en emportant de vaillants hommes qui ont mis en place des structures vitales. Il en est de même des familles religieuses et autre lieux.
Face à cet état de fait, il était nécessaire de réagir. Nous ne pouvons plus continuer à adopter la politique de l’autruche. C’est-à-dire détourner le regard et faire semblant que ça va passer, que ça va aller.
Donc, les nouvelles mesures annoncées sont les bienvenues. Le Sénégal en avait besoin.
Mieux, le corps médical, dépassé, pourrait ainsi travailler dans une plus grande sérénité car il est difficile de se battre pour des gens indifférents qui bravent le danger avec désinvolture et irresponsabilité.
D’ailleurs, depuis quelques jours, les polémiques sur la pertinence de la riposte avaient repris de plus bel. Les critiques de spécialistes et de non-spécialistes sont devenues acerbes face à l’indifférence d’autorités qui ont laissé au Ministère de la santé et de l’action sociale (MSAS) un terrain qui n’est pas forcément le sien. Car, l’exercice de l’action coercitive de l’Etat contre les indifférents et les récalcitrants relève du Ministère de l’Intérieur. Ce n’est pas à la santé de gérer cela. Nous avons écrit et répété qu’il faut impérativement l’appui d’autres Ministères notamment de l’Intérieur et du Transport pour arriver à circonscrire le mal dans des proportions acceptables.
Nous osons espérer que ce sera fait ce vendredi.
Le Sénégal ne peut pas, pour autant, s’engager dans un autre état d’urgence ou aller vers l’interdiction de voyager de région en région. Mais, il peut faire mieux que ce que l’on observe actuellement.
Il faudra être rigoureux sur le respect de la distanciation sociale et du port du masque. C’est un minimum.
Mieux, les populations peuvent être accompagnées par une distribution de masques d’autant plus que les autorités l’avaient promis.
Ainsi, tous les contrevenants devront être sévèrement punis dans le respect des lois et règlements.
L’objectif est justement de stopper cette vague de décès et de cas graves.
Assane Samb