Le statut du chef de l’opposition est l’une des questions qui peinent à trouver un consensus entre les acteurs du dialogue politique. C’est le constat du Fprs/And liggey qui demande alors la création d’un Cadre permanent de dialogue et de la médiation politique.
Bien qu’institutionnalisé depuis le Référendum de 2016, le statut du chef de l’opposition n’est toujours pas mis en œuvre. D’ailleurs, la question figure parmi les sujets de la Commission du dialogue politique dont les travaux sont suspendus à cause du coronavirus. En attendant les conclusions des discussions, le Front pour la République du Sénégal (Fprs/And liggey) a fait des propositions en ce sens. Mais pour cette formation politique, la première difficulté tient à la nécessité de mieux identifier le chef de l’opposition et de spécifier les limites organisationnelles et temporelles de ce rôle. «De manière assez classique, il est naturel de supposer que la forme de régime politique puisse constituer la première variable déterminante dans la définition du chef de l’opposition.
Dans cette perspective, le chef de l’opposition serait le ou l’un des candidats opposés au tenant de la fonction exécutive. Ainsi, en régime présidentiel, on peut supposer que le chef de l’opposition se trouve dans la personne du principal adversaire du tenant de la fonction exécutive», lit-on dans un document.
Par ailleurs, le parti dirigé par Djibril Diop estime que le statut de l’opposition suppose l’identification de l’opposition dont vont nécessairement dépendre les droits qui lui sont reconnus. Pour cet allié du candidat Madické Niang à la dernière Présidentielle, il existe plusieurs sortes d’oppositions. «Peut-on reconnaître des droits spécifiques à l’opposition au régime ? Ce type d’opposition qui vise à remettre en cause les institutions et à saper ses principes fondamentaux n’est reconnu que pour mieux être jugulé par l’instauration de mesure spécifique.
L’opposition à l’ensemble des forces politiques est également suspectée dans la mesure où elle se situe précisément en dehors du politique, ne regroupe pas des forces qui ont vocation à gouverner et ne cherche pas les suffrages des citoyens. Elles ne sont guère appréhendées par les règles du jeu constitutionnelles», soutient le Fprs/And liggey. Qui ajoute qu’il «reste l’opposition au pouvoir en place». Pour ce parti de l’opposition, à la différence des deux autres, «cette opposition accepte le régime et se trouve en compétition pour l’accession légale au pouvoir».
Encore faut-il l’identifier pour pouvoir lui attribuer des prérogatives spécifiques. Pour instaurer un dialogue entre les acteurs de la classe politique, le Fprs prône la mise en place d’un «Cadre permanent de dialogue et de la médiation politique» à même de susciter des discussions autour des questions d’intérêt national et des principes démocratiques et républicains, notamment la Constitution, la charte des partis politiques, le Code électoral et la régularité des scrutins, l’accès équitable aux médias d’Etat, etc.
SOURCEPAR MAMADOU SAKINE