“Le testament de Mansour Kama” (Par Guy Marius Sagna)

par pierre Dieme

e me souviens avoir noté dans un coin deux choses que Mansour Kama avait dites le 15 juin 2016 (Le Soleil):
1- “Les réformes doivent promouvoir le secteur privé national et les PME”
2- “Il ne sert à rien de faire partie des 10 premiers réformateurs du classement de Doing business si cela ne sert qu’à dérouler un tapis rouge aux investisseurs étrangers.”

Le rappel à Dieu de Mansour Kama – que son âme repose en paix et toutes mes condoléances à ses familles – devrait servir à renforcer le patriotisme économique afin de réduire cette saignée qui a pour nom économie extravertie, dépendante, dominée véritable souk des impérialistes…

Les hommages vont se suivre en l’honneur de Mansour Kama les uns plus dithyrambiques que les autres. Mais pourquoi le goro du président a-t-il volé le contrat de la gestion de l’eau urbaine que tous les chiffres donnaient à la SDE – dont le conseil d’administration était présidé par Kama – pour le servir à Suez? Qu’attend l’État du Sénégal pour nationaliser l’eau?

L’entreprise sénégalaise avec 60% des PME qui meurent dans leur année de création va mal. Très mal.

Quel gain pour l’entreprise sénégalaise dans l’édification de la ville de Diamniadio? Baïdy Agne, en février 2017, encourageait afin “d’œuvrer pour que cette nouvelle ville ne soit pas totalement ou en grande partie construite par l’importation de portes, fenêtres et autres produits de seconds œuvre en provenance de Chine, de Dubaï etc”. Il se plaignait que dans le secteur de l’assurance aucune société sénégalaise ne soit installée à l’étranger alors que les étrangères contrôlaient le marché de l’assurance au Sénégal.

Quand le Club des investisseurs sénégalais a été créé le 02 juin 2018, les Franck Bavard et Damien Baron ont créé le syndicat des industriels le 04 juin 2018 avec des entreprises qui réalisent un chiffre d’affaires global de 1000 milliards de francs CFA.

Le président-valet Macky Sall, ” surga de Faras” est au services des entreprises du CAC 40 et des autres impérialismes. C’est à partir de l’ambassade de France au Sénégal que l’on dicte à “Yolom” et “woyof” signature de signer pour les entreprises françaises contre les sénégalaises.

L’État est le principal responsable. C’est lui qui indique et dirige vers la soumission. Mais que dire de ces “patrons” qui sont à l’économie ce que Macky Sall est au politique : des comités de gestion d’entreprises françaises, des importateurs qui livrant notre économie pieds et poings à l’impérialisme ?

Se souvenir de Kama si on veut que cela ait une once d’utilité pour notre pays c’est réfléchir à ces questions et briser la domination de notre pays et donc de l’entreprise sénégalaise.

Mansour Kama est mort. Ce qui nous aurait réconforté aurait été d’entre dire “Mansour Kama est mort, vive Mansour Kama”. Mais où sont les autres Mansour Kama?

Malheureusement, ce que nous entendons est “l’entreprise sénégalaise meurt. Vive l’entreprise française!”. Pire, le néocolonialisme économique est une économie “décadente”, “atteinte “, “moribonde” quand l’État néocolonial va jusqu’à déclarer qu’une entreprise sénégalaise est une entreprise créée au Sénégal.

Mais cela n’est pas une fatalité. Car il faut que l’entreprise sénégalaise meurt c’est à dire n’existe pas pour que l’entreprise française, étrangère prospère au Sénégal. Nous sénégalais pouvons et devons changer la donne. Et cela sera!

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