Les populations des unités 12, 13, 16 de la populeuse commune de Keur Massar sont restés 24 h sans qu’aucune goutte du liquide très précieux ne sorte des robinets. Se rabattant au niveau de différentes pompes, les habitants trouvent cette eau insalubre.
Apparemment, le chat noir du régime du président Macky Sall demeure le manque d’eau. Les habitants de Keur Massar n’ont pas vu une seule goutte d’eau couler des robinets depuis mardi. Ce qui devient un calvaire avec la forte canicule. Après donc les habitants des cités Fadia des Parcelles Assainies, c’est au tour des habitants de certains quartiers de Keur Massar. Comme si l’adage voudrait que les populations de ladite cité passent chez le coiffeur. Face à ce manque d’eau, les habitants se rabattent sur les différentes pompes publiques.
Trouvé devant la porte de sa maison, le vieux Simbala Doucouré vit mal cette situation. « C’est vraiment insupportable. Vous imaginez 24 h sans eau à Dakar », déplore le vieil homme montrant son amertume. Quelques pas après, nous rencontrons la dame Bineta Ka accompagnée de deux de ses cousins, chacun tenant 2 bouteilles en plastique de 10 l d’eau. « Depuis la journée du mardi, nous n’avons pas d’eau et c’est toute la cité qui est confrontée à cette situation ». La bonne dame doute cependant de la qualité de l’eau qui pourrait être source de maladies. Notre interlocutrice dit également être allergique à cette eau, même pour un bain. « Je ne me suis pas douchée depuis hier», dit –elle en pouffant de rire devant votre serviteur qui était dans la même situation. Si la dame s’est privée d’une douche, c’est à cause de l’odeur qui se dégage de l’eau. Ce qui ne le rassure pas.
Conséquences de ce manque d’eau, la boulangerie du quartier n’a pas travaillé depuis deux jours. « Il nous faut impérativement de l’eau pour faire du pain. Malheureusement, depuis la journée du mardi, nous n’avons pas d’eau. C’est ce qui explique la fermeture de notre boutique. Le manque à gagner est énorme », déplore le gérant Paul Manga dans les clonnes du journal Le Témoin. Du point de vue sanitaire, il serait difficile de combattre la propagation de la pandémie qui s’est déjà installée sur toute la ville de Dakar. En effet, dans le cadre de la lutte contre la progression de la covid-19, mise en place par le ministère de la Santé et de l’Action sociale, l’eau demeure l’élément incontournable. De ce fait, si l’eau manque, les risques de contamination vont naturellement monter en puissance. Ceci, surtout dans un contexte de relâchement total qui n’est plus à prouver. Tous les gens rencontrés au niveau des différents quartiers de Keur Massar ont à l’unanimité fustigé ce manque d’eau.