Procès Ousseynou Diop : les témoins accablent l’accusé et soutiennent que celui-ci a déposé le pistolet sur la tempe du Taximan

par pierre Dieme

Ousseynou Diop a fait face ce mardi à la Chambre criminelle dans l’affaire du meurtre du chauffeur de taxi en 2016. Après l’interrogation de l’accusé, les témoins Ousseynou Senghor et Bassirou Diakhaté sont appelés à la barre. Interrogé en premier, le pompiste Ousseynou Senghor déclare : « leurs véhicules sont entrés en collision. C’est la raison de leur altercation. Ousseynou Diop est descendu et a insulté le chauffeur de taxi et la victime, Ibrahima Samb a riposté. Il nous a été très difficile de les séparer, car ils étaient tous les deux dominés par la colère. Quand j’ai demandé à la victime de partir, il a refusé car Ousseynou Diop avait déchiré son tee-shirt. Ensuite, Ousseynou est retourné dans sa voiture, a récupéré son arme et a fait un tir de sommation avant de tirer sur le pneu. Il ne s’est pas arrêté là, il a braqué le pistolet sur la tempe de son adversaire, le menaçant de la fermer au risque de se faire descendre”. Après cela, poursuit Ousseynou Senghor, “l’accusé est remonté dans son véhicule et à quitté les lieux ».

L’accusé Ousseynou Diop est appelé à la barre de la Chambre Criminelle du tribunal de Dakar ce matin, poursuivi pour le meurtre du chauffeur de taxi Ibrahima Samb à la station Shell de Ouest Foire, en 2016. Pour justifier son acte, le mis en cause évoque l’excuse de provocation. Selon lui, ce jour-là, aux environs de 21 heures, il s’est rendu à la station, pour faire le plein de carburant.

« Quand j’arrivais, lui il sortait. C’est ainsi que sa voiture a heurté la mienne. Je suis descendu et je lui ai gentiment demandé s’il est conscient de son acte. C’est par la suite qu’il est descendu et m’a insulté. C’est ainsi que je lui ai donné un coup de point sur le front, lui occasionnant ainsi une blessure à cette partie du visage. Face à la menace, car ayant le renfort de ses collègues chauffeurs de taxi, j’ai récupéré l’arme qui était dans ma voiture, j’ai tiré un coup de sommation ensuite j’ai visé le pneu pour ne pas qu’il me suive. En ce moment, ces deux collègues avaient pris la poudre d’escampette », a-t-il expliqué.

Poursuivant ses déclarations, il soutient que le défunt l’a suivi en proférant des insultes à son encontre. C’est sur ces entrefaites qu’il s’est retourné, et sous le feu de l’action, le coup fatal est parti. « Ibrahima Samb a reçu une balle perdue », dit-il. « Après cet accident, j’ai regagné ma voiture et je suis parti chez moi, avant de me rendre à la gendarmerie », a-t-il expliqué, tout en assurant qu’il n’avait pas l’intention de tuer le chauffeur de taxi.

Le procès se poursuit actuellement, à la Chambre Criminelle du tribunal de Dakar.

Allégations que le mis en cause a contestées. « Quand je suis retourné à ma pompe Bass m’a dit qu’il a tué le “taximan”. Je n’ai pas entendu de coup de feu », poursuit le témoin. « Ousseynou Diop voulait en finir avec la bagarre, mais c’était sans compter avec la détermination de la victime qui voulait coûte que coûte en découdre avec le mis en cause », a précisé le témoin des faits Senghor.

Contrairement à son prédécesseur qui n’arrivait pas à cacher la pression qui pèse sur ses épaules, le témoin Bassirou Diakhaté revient sur le déroulement du crime. « Quand leur voitures sont entrées en collision, Ousseynou est descendu en l’insultant. Il disait que la victime voulait abîmer sa voiture. Mais le “taximan” a répliqué. D’ailleurs, ce dernier s’est garé devant le véhicule d’Ousseynou pour lui barrer la route. Avant de le tuer, l’accusé a tiré un coup de sommation. Il a ensuite tiré une balle dans le pneu. Ensuite, Ousseynou a braqué l’arme sur la tempe du défunt et l’a intimé l’ordre de se taire au risque de se faire tuer. Et il ses menaces à exécutions. Ousseynou est passé par un sens interdit avant de disparaître », a-t-il témoigné.

Maguette Ndao 

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