« Le mal sénégalais est plurisectoriel. La politique politicienne et les politiciens professionnels, les causes de ‘la plaie’… » (Abdoul Mbaye)

par Dakar Matin

Le président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail s’est exprimé sur la situation du pays à travers un point de presse  accordé aux professionnels des médias. 

Suivant la logique de son parti qui s’est assigné la mise en œuvre d’une politique de développement intégré, l’ancien Premier ministre estime qu’il est plus que jamais l’heure, pour le Sénégal, de profiter des leçons et enseignements de la covid-19 pour qu’enfin les solutions idoines soient trouvées pour sortir l’Afrique de cette situation attentiste. 

Il a été question d’ailleurs de rappeler que, comme beaucoup de pays d’Afrique au sud du sahara et malgré des avantages indéniables au moment des indépendances tant sur le plan des institutions que de l’administration et des infrastructures, le Sénégal continue à figurer, à la fois et étonnamment dans presque tous les domaines, parmi les nations les moins avancées du monde.  

D’ailleurs, le leader de ACT reconnaît qu’il « y’a un mal sénégalais qui aurait pu connaître une issue désagréable depuis longtemps n’eut été l’esprit républicain sans faille de nos forces de sécurité et de défense et la sagesse de nos autorités religieuses et coutumières, gardiennes de nos traditions ». 

C’est pourquoi Abdoul Mbaye déplore le fait que « la politique qui, normalement devrait nous placer sous les rampes du rayonnement à tout point de vue, est malheureusement la cause principale du déclassement insupportable du pays à tous points de vue. » 

Une démocratie abîmée, une jeunesse désespérée, un système scolaire et de santé à l’agonie… 

La partialité de l’État, le viol permanent des principes de gouvernance et de démocratie, l’utilisation des biens ou moyens publics à des fins partisanes, la fraude, la corruption de l’électeur, l’achat des opposants faibles et l’intimidation des opposants jugés récalcitrants, la soumission au pouvoir exécutif des autres pouvoir institutionnels, sont autant de couacs et facteurs bloquants à la bonne gouvernance, la transparence et par conséquent pourront conduire à la dérive du régime.  

Selon l’ancien directeur de la Banque de l’Habitat du Sénégal (BHS), une démocratie affaiblie par une assemblée nationale obligée de se départir de son pouvoir de contrôle et de proposition que le peuple et la constitution lui donnent, préférant se mettre aux ordres d’un exécutif obstiné à réduire au silence cette opposition courageuse. 

Autre point focal qui a retenu une réflexion pointue est la politique de la jeunesse. Pour Abdoul Mbaye, il est inamissible que cette jeunesse qui se retrouve en grande partie rejetée par l’école, soit aussi boudée par le monde du travail. D’où l’importance pour l’ancien Premier ministre d’œuvrer, avec les personnes ressources à trouver des stratégies pour des solutions urgentes. Il aura même à donner une orientation par rapport à son programme. 

Par ailleurs, il fera remarquer que le système de santé est problématique surtout dans un contexte de pandémie où cette résilience chantée de tous bords étonne plus d’un. « Le système de santé du Sénégal est plongé dans le dénuement, l’inaccessibilité, l’indigence et les difficultés récurrentes de gouvernance hospitalière ». 

Les politiciens professionnels, causes du mal… 

Face à la presse ce mardi, Abdoul Mbaye a insisté sur la nécessité de se départir de cette attitude politicienne tendant à négliger les problèmes vitaux des sénégalais. Les politiciens professionnels selon lui, sont, dans leur grande majorité discrédités. Ils le sont par leurs actes, leurs paroles et leurs comportements qui participent à faire régner un climat de méfiance et de soupçon à l’égard de tout patriote désireux de servir utilement sa patrie.  

Abdoul Mbaye, toujours dans sa logique de dénoncer cette option politicienne à dévier le peuple de l’essentiel, ajoutera que « ces gens sont également discrédités par leurs tentatives d’intimidation et autres stratégies politiciennes de dissuasion, destinées à exclure tout ce qu’il y a de sérieux et d’honnête du jeu politique.  

Malheureusement, le constat est qu’ils y réussissent toujours. Contraignant certains à renoncer, à abdiquer et à restreindre ainsi toute forme d’opposition. »  

Il est à signaler d’après le leader de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail, que cette anomalie doit être corrigée par les choix d’hommes et de femmes dont on peut s’assurer  qu’ils seront justes et bons au regard de leurs trajectoires. 

Le politicien professionnel est celui, qui, selon l’ancien Premier ministre, « n’est qu’au service de lui-même et de ses intérêts personnels et non de l’intérêt général. Pour lui, la vérité et le vrai s’adaptent selon les circonstances ».  

L’heure est donc grave, et par conséquent, il nous faut une nouvelle approche de l’homme politique pour ne pas, un jour, voir ce patrimoine s’envoler à jamais… 

Dakaractu

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