Annoncé par la Direction des impôts dans un communiqué rendu public le lundi 19 juillet et largement partagé par la presse, la mise en vente des 7 appartements de la résidence Eden Roc saisis sur Bibo Bourgi suscite des interrogations. En effet, la réactivation de ce dossier dans ce contexte marqué par les scandales liés aux rapports de l’Ige, à la gestion du foncier, aux licences de pêche, à l’affaire des gazelles Oryx et autre gestion des fonds de « Force Covid-19 » impliquant des proches du président de la République semble peu anodine.
Le régime en place chercherait-il à tout prix à noyer le débat sur les scandales présumés qui éclaboussent certains de ses partisans avec la vente des appartements de la résidence Eden Roc, un des symboles de la mal gouvernance de l’ancien régime libéral du président Abdoulaye Wade. Annoncée par la Direction des impôts dans un communiqué rendu public le lundi 19 juillet et largement partagé par la presse, la mise en vente de ces 7 appartements de la résidence Eden Rock saisis sur Bibo Bourgi dans le cadre de la procédure de traque des biens mal acquis visant Karim Wade, fils de l’ancien président de la République suscite quelques interrogations.
En effet, la période choisie par le pouvoir en place pour lancer cette procédure de vente laisse croire une stratégie de communication visant à détourner l’attention de l’opinion nationale sur les scandales liés aux rapports de l’Ige, au foncier, aux licences de pêche, aux gazelles Oryx, à la gestion des fonds de « Force Covid-19 » et autre affaire des semences révélée par Cissé Lô et impliquant certains proches du président de la République. C’est dire à quel point cette mise en vente suscite des interrogations.
Et pour cause, ce n’est pas pour la première fois que l’Etat du Sénégal annonce cette opération de vente de ces dits appartements appartenant à l’homme d’affaires sénégalo-libanais, Ibrahim Aboukhalil, alias Bibo Bourgi condamné en même temps que Karim Wade, par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) à 5 ans de prison assortie d’une amende de 69 Milliards FCFA et la saisie de tous ses biens.
En 2017 déjà, embrouillé par les appels à la libération de leur candidat aux élections législatives, venant des partisans de l’ancien député-maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, condamné à cinq ans de prison dans le cadre de l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar enclenchée sur la base d’un rapport de l’Ige jusque-là tenu secret., les responsables du régime en place étaient montés au créneau, deux jours après la forte mobilisation de soutien pour les 100 jours de détention de l’ancien responsable socialiste pour annoncer le 16 Juin 2017 la mise en vente de ces appartements de la résidence Eden Roc.
Un avis de mise en vente de ces apparts versés dans le patrimoine privé de l’État du Sénégal avait été même publié dans l’édition du vendredi 16 juin du quotidien national «Le Soleil» par l’ancien directeur des Domaines, Mamour Diallo, avaient renseigné nos confrères du quotidien Libération. Cet article sur la vente de ces appartements fait suite à un autre publié quelques mois auparavant par nos confrères du journal Le Quotidien qui révélait au mois de janvier de cette année 2017 le nombre d’appartements (07) concernés par cette vente mais aussi le prix de 650 millions de francs Cfa l’unité fixé par les autorités.
À l’époque, cette information n’avait pas laissé indifférent Bibo Bourgi qui avait, via ses conseillers, mis en garde les potentiels acquéreurs que ces biens «font l’objet d’une procédure pendante devant une juridiction internationale statuant sous l’égide du règlement d’arbitrage de la commission des Nations unies pour le droit commercial international» et «la sentence finale qui sera rendue par le tribunal arbitral leur sera opposable». Ceci pour dire qu’elle suscite bien des interrogations, cette réactivation par le régime de ce dossier de la vente des appartements de la résidence Eden Roc, un des symboles de la mal gouvernance de l’ancien régime libéral du président Abdoulaye Wade, dans ce contexte marqué par divers scandales : rapports de l’Ige, foncier, licences de pêche, gazelles Oryx, gestion des fonds de « Force Covid-19 » et autre affaire des semences révélée par Moustapha Cissé Lô.