Pour non respect de ses engagements financiers, la société de transport publique Dakar Dem Dikk, après plusieurs lettres demis en demeure, a été sus-pendue au post-payé de l’autoroute de l’Avenir.Assignée en justice depuis huit jours, le concessionnaire autoroutier n’a pas eu de nouvelles du trans-porteur routier. Du coup,cette affaire de créance de près de 400 millions de francs va se jouer au tribunal.
Fin du jeu de cache-cash de Dakar Dem Dikk. Me Moussa Diop a certes de grandes ambitions pour cette société de transport routier qu’il pilote, mais aussi pour lui-même, mais celles-ci dépassent ses moyens. Car, sa société a une énorme dette envers le concessionnaire de l’autoroute de l’Avenir, la Société Eiffage de la concession de l’Autoroute de l’Avenir (Secaa). En effet, elle doit 398 millions 678mille 283 francs Cfa à la filiale du Groupe Eiffage. Une ardoise qui a poussé le concessionnaire, après plusieurs mises en demeure, à sus-pendre son compte post-payé sur les tronçons Dakar-Diamniadio-Aibd. Ainsi, pour faire circuler ses bus sur l’autoroute de l’Avenir,Dakar Dem Dikk est obligée de payer cash, à défaut d’utiliser des cartes rechargeables, faire le petit train ou prendre la Nationale comme elle s’y adonne depuis quelques semaines au point d’irriter de nombreux fonctionnaires des sphères ministérielles de Diamniadio qui prennent ce transport public.Les difficultés financières de règlement des factures de la société de Me Moussa Diop sont bien antérieures à la Covid-19. Elle avait même obtenu un moratoire sur le paiement de cette dette qu’elle n’a pas respecté. Pis, durant les trois mois de l’état d’urgence décrété parle président de la République dans le cadre de la crise de la pandémie du coronavirus, elle s’est vue ac-cordée une gratuité. Un geste de la Secaa pour aider à lutter contre cette calamité publique qui a mis le monde à l’arrêt pendant trois mois.
Mais, vu, après plusieurs relances, que son compte est toujours débiteur et qu’aucune proposition concrète et tangible n’a été faite à l’exploitation, selon nos sources, le concessionnaire s’est réservé le droit, en application du règlement sur le Rapido, de mettre fin au post payé de cette entreprise qui représente à elle seule 95 %des créances. Et d’utiliser toutes les voies et moyens légaux à sa disposition pour recouvrer cette créance. C’est ainsi que Secaa s’est attaché les services de ses conseils juridiques. Lesquels sont,d’après nos sources, en train d’adresser à Dakar Dem Dikk une nouvelle mise en demeure pour sa-voir comment elle entend s’acquit-ter de cette dette. A défaut de réaction positive de sa part, sous huitaine, à compter de la réception de la mise en demeure qui expire demain mercredi, ces avocats initieront les procédures idoines devant le tribunal du commerce.Alors que certaines sources sou-tiennent que Dakar Dem Dikk n’a pas d’argent pour honorer sa dette à cause de faibles revenus dans ces lignes subventionnées par l’Etat du Sénégal, il est étonnant de constater que pour aller à Mbour et au-delà, ses bus (Sénégal Dem Dikk) empruntent l’autoroute que gère l’Ageroute où il n’y a pas de facturation mensuelle, les véhicules devant payer en numéraire. Si le dossier atterrit au tribunal, Me Moussa Diop, qui voulait remplacer Ila Touba par Ila Fouta, pourrait très subtilement pousser l’Etat, actionnaire majoritaire à 75 % de la société de transport à venir à sa remorque en (re) mettant la main à la poche pour solder cette créance.
Seyni DIOP