«La parole présidentielle a été fragilisée…», dixit l’ex-première dame du Tchad

par pierre Dieme

Le retour en prison de l’ancien président du Tchad, Hissène Habré, malgré la forte propagation de la Covid-19 dans le pays, inquiète son épouse. Invitée de l’émission Objection de la radio Sud Fm d’hier, dimanche 12 juillet, l’ancienne Première dame, Fatim Raymond Habré, a déploré la fragilisation de la parole du chef de l’Etat, Macky Sall par le harcèlement du journaliste de France24, non sans indiquer que cela montre qui sont les vrais commanditaires de cette situation dans laquelle se trouve son mari.

Autorisé au début du mois d’avril à quitter la prison du Cap Manuel sur requête de son avocat, en raison de son âge et de sa vulnérabilité à une contamination en milieu carcéral, Hissène Habré a été remis en prison à l’expiration des deux mois d’autorisation de sortie. Un retour dans le milieu carcéral qui inquiète sa femme.

Invitée de l’émission Objection de la radio Sud Fm d’hier, dimanche 12 juillet, l’ancienne Première dame, Fatim Raymond Habré s’est offusquée de «la mise en danger» de l’ancien président, alors que le chef de l’Etat, Macky Sall avait pris l’engagement de ne pas le remettre en prison, tant que la pandémie est encore dans le pays. «Quand le président sortait de prison pour sa permission, on était à 120 cas de Covid. Deux mois après, on le ramène, on est à 6524. Cela veut dire que cette parole présidentielle a été fragilisée par ce harcèlement indécent du journaliste», a-t-elle fait savoir. Pour elle, cela montre «qui étaient les commanditaires réels, qui étaient intéressés par la situation du président Hissène Habré, qu’il fallait absolument maintenir dans la détention».

En effet, Mme Habré a rappelé que dans une interview accordée à France24, le président Macky Sall avait expliqué que «tant que la Covid-19 était là, on n’allait pas le (Hissène Habré) mettre en danger inutilement». Elle reste ainsi convaincue que ce retour en prison de son mari, alors que la pandémie est toujours dans le pays, est dû au «harcèlement indécent» du journaliste qui, à son avis, «voulait arracher un engagement du président Macky Sall, pour que le président revienne en prison». L’ancienne Première dame s’est par ailleurs offusquée que son mari soit le seul à retourner en prison. Elle dira «qu’on a eu 703 détenus qui ont bénéficié d’une liberté conditionnelle sur la base de cette histoire de Covid-19. Qu’est-ce qu’on a vu ? Personne n’a été ramené en prison sauf le président».

Justifiant ses inquiétudes, Mme Habré a expliqué que le chef de l’Etat, Macky Sall, tout comme deux de ses ministres ont fait l’objet d’une mise en quarantaine, alors qu’ils sont supposés être dans des lieux sécurisés. Ce qui ne serait pas le cas pour une simple prison, à son avis. Qui plus est, «ce relâchement que nous avons noté et qui a été regretté par beaucoup de personnes, est dans les centres pénitentiaires, j’y vais tous les jours. Un jour, vous avez les mesures barrières, le lendemain par de respect», déplore-t-elle. Elle n’a pas manqué de rappeler que son mari est âgé de 78 ans et que le Professeur Seydi avait dit qu’il fallait faire attention aux personnes âgées.

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