L’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) est à pied d’œuvre dans les opérations pré-hivernales afin d’éviter tout risque d’inondations à Dakar et dans les régions. Dans cet entretien, le Directeur de l’Exploitation et du Contrôle de l’Onas, Pédre Sy, explique que les problèmes de stagnation d’eaux se posent uniquement dans les zones où il n’y a pas d’infrastructures de drainages des eaux. Toutefois, à l’en croire, l’Etat a déjà pris des dispositions. Pédre Sy revient également sur le curage, le nombre de km de réseaux d’évacuations des eaux de pluie géré par l’Onas, mais sans évoquer le coût des opérations pré-hivernales.
Qu’est-ce qui explique chaque année, après chaque forte pluie, la stagnation des eaux dans plusieurs quartiers de Dakar, sa banlieue et d’autres villes, malgré les investissements colossaux annoncés et les opérations pré-hivernales de curage des caniveaux et d’écrêtage des bassins engagés par l’ONAS ?
Ce sont les zones qui n’ont pas d’infrastructures de drainage des eaux qui sont confrontées aux problèmes de stagnation d’eaux. Je prends l’exemple de Keur Massar, Aladji Pathé. C’est des zones où il n’y a pas de réseaux de drainage. C’est normal qu’on ait ces problèmes-là Mais dans les zones où l’Etat a mis en place des ouvrages structurants dans le cadre du programme de lutte contre les inondations comme Hamdallaye, Médina Gounass etc., vous n’entendrez pas de problèmes. Quand il existe un réseau de drainage et que le curage est fait, la majeure partie du temps, il n’y a pas de problèmes. Il y’a maintenant ce qu’on appelle un temps de rétention et un temps d’évacuation. Les eaux peuvent être là-bas pendant une heure ou deux heures de temps mais après, tout est évacué parce que ça passe à travers les réseaux. Dans ces zones où il n’y a pas de réseaux de drainage des eaux comme Keur Massar, l’Etat est en train de se préparer. Il y aura des systèmes de pompages que les sapeurs prendront en charge en attendant que les investissements arrivent pour régler le problème. C’est des systèmes mobiles ou conservatoires que les gens mettront en place. Il faut faire la différence entre stagnation d’eaux et inondations aussi bien à Dakar que dans les régions.
Où en êtes-vous avec la réhabilitation des canaux ?
Pour le curage, on a commencé depuis le mois d’avril. A Dakar, les travaux ont démarré depuis le 14 avril dernier. Le curage se déroule normalement. On vient de terminer de curer le canal 4. Là, on est actuellement au niveau du canal 6. Dans les quatre départements de Dakar, Pikine, Guédiawaye et Rufisque, le curage se poursuit. Cette année-ci, on a même des conventions de partenariat avec l’Apix. A Rufisque, on est en train de curer les trois canaux en partenariat avec l’Apix. Il y’a une synergie d’actions qui est là. A Dakar, on a dépassé les 60%. Dans les régions aussi, on a fait Fatick, Kaolack, Diourbel, actuellement. Actuellement, on est sur l’axe Nord. C’est-à-dire Saint-Louis, Richard Toll, Matam.
Le Sénégal compte à ce jour combien de kilomètres de réseau d’évacuation des eaux de pluies ?
En ce qui nous concerne, on a à peu près environ 1800 km de réseaux d’eaux usées, plus de 350 de réseaux d’eaux pluviales. Il faut aussi comprendre que les réseaux d’eaux usées aussi participent à l’évacuation des eaux de pluie. Je prends l’exemple de la ville de Dakar. On a ce qu’on appelle des réseaux unitaires. Ces réseaux datent depuis les indépendances. Au centre ville, la majeure partie des réseaux, c’est des réseaux unitaires. Des réseaux qui prennent aussi bien les eaux usées que pluviales. Ce qu’on appelle des réseaux unitaires. Dans d’autres zones, on a ce qu’on appelle des réseaux séparatifs. Dans les quartiers, pour la plupart, les gens ont des bornes. Et ces bornes-là sont pour la plupart raccordées dans les réseaux d’eaux usées. Ce qui fait que pendant même la saison des pluies, on a un département de capacités pour le réseau d’eaux usées.
Quel est le coût des opérations pré-hivernales pour cette année ?
C’est des opérations qu’on va faire avant, pendant et après. Donc, on ne peut pas savoir le coût. Nous faisons d’abord un curage avant pour préparer les ouvrages et pendant aussi la saison des pluies, on est obligés de revenir dans les zones aussi pour faire du curage. Exemple, si on cure et que le désensablement n’est pas fait normalement, et que le ramassage des ordures n’est pas fait, alors aux premières plusieurs pluies, on a le sable et les déchets qui sont drainés vers ces ouvrages là. Ce qui nous impose aussi à revenir dans certaines zones pour faire le curage. Mais, le premier planning qu’on a établi, normalement à partir de mi-juillet, on va finaliser tout ce qui est opérations de curage. Il y’a des zones où les gens ont tendance à ouvrir les regards et quand on ouvre, tout ce qui est sable, pierres, est drainé. C’est après qu’on conçoit ça. Mais, dans une première phase, on fait un planning et ce planning aussi va continuer pendant la saison des pluies.
Quelle est l’efficacité des opérations pré-hivernages dans nos villes dont les routes et rues, mêmes bitumées, sont tout le temps couvertes de sables et de déchets qui finissent dans le réseau d’assainissement ?
On fait d’abord un premier travail de curage. Maintenant, Ageroute est en train de faire du bon travail en permettant de désensabler les voiries. Nous avons des partenariats. Ils ont à peu près 5km de voiries à désensabler et peut-être même à curer. Ça s’est fait. Mais au premier but, il y’a beaucoup de choses qui sont charriés vers ces caniveaux et vers ces réseaux-là. Quelque fois, quand on finit de curer, les gens ont tendance à mettre des ordures dans ces canaux-là. C’est principalement ça le problème. Et c’est un message que nous lançons en disant aux populations que le curage et l’entretien que nous faisons, c’est pour leur permettre de passer un bon hivernage. En dehors des opérations de curage, on a des stations de pompages d’eaux fluviales. A Dakar, on a une quarantaine et une soixantaine de stations de pompage d’eaux usées et à peu près une centaine de stations cumulées eaux usées, eaux pluviales. Ces stations on été entretenues et nettoyées. Au niveau des régions, on a aussi de stations de pompage d’eaux fluviales sans compter une trentaine de stations de pompage d’eaux usées. A Touba, Mbour, Fatick, Kaolack, Saint-Louis, Matam, Richard-Toll toutes ces stations sont entretenues.