Le Sénégal a connu des inondations au début des années 2000. Depuis lors, des investissements colossaux ont été faits pour développer la résilience des communautés et la construction d’infrastructures. L a région de Dakar qui ne représente que 0,3 % du territoire national avec une superficie de 547 Km2 accueille pourtant 3.853.019 habitants, selon des chiffres de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANDS). Face à ce surpeuplement, accentué par l’exode rural, le besoin en habitation et en infrastructures ne cesse de croître. Ce faisant, beaucoup de zones déclarées pourtant non aedificandi (non constructible) à cause des eaux, sont désormais aménagées à des fins d’habitations ou d’infrastructures. C’est le cas de zone de captage, le pont de l’émergence et l’arène nationale, entre autres. Cette nouvelle donne fait penser à des conséquences pénibles en cas de fortes pluies si par exemple, les précipitations qui ont été enregistrées ces dernières années venaient à se reproduire. Dans le passé, les pluies ont eu à avoir des conséquences néfastes, causant beaucoup de déboires chez les populations.
Dans une étude commanditée par le Pnud, l’Etat du Sénégal, l’Union Européenne et le Global Facility for Disaster Reduction and Recovery (Gfdrr), publiée en juillet 2014 et dénommée «le relèvement et la construction à partir de 2009, étude de case pour le cadre de relèvement post catastrophe», il est ressorti des conséquences multiples.
PLUS DE 70 MILLIARDS DE FCFA ENTRE 2008 ET 2012
Les inondations des années 2000, notamment celles de 2005, 2009 et 2012 ont eu des impacts très négatifs sur les conditions socio-économiques des populations dans certaines zones de la banlieue de Dakar. Elles ont non seulement occasionné des pertes en vies humaines ainsi que la destruction d’infrastructures (routes, ponts), mais aussi celles de maisons et d’autres biens. Mieux, signale le document, entre 2008 et 2012, plus de 70 milliards de FCFA ont été injectés par l’Etat du Sénégal dans la lutte contre les inondations sans compter des appuis extérieurs ; et tout cela, sans que les résultats escomptés soient pleinement atteints. Cela dit, les projets initiés sous le président de la République Abdoulaye Wade n’ont pas donné l’effet attendu. Il s’agit principalement de la construction des réseaux de drainage des eaux, des bassins de rétention actuellement interconnectés pour l’évacuation du surplus d’eau en mer et dans les stations de pompage, du déclenchement du projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation aux changements climatiques (Progep qui été mis sur pied pour endiguer le problème de l’inondation, en particulier dans la banlieue de Dakar. Sous le régime du président Macky Sall, l’année 2012 a été parmi les plus pluvieuses. Les inondations de l’époque avaient motivé le gouvernement à initier des actions de résilience. Dix décisions stratégiques ont été annoncées. Parmi lesquelles, certaines ne sont pas encore finalisées à quelques mois de l’achèvement du plan décennal déclenché à l’époque.
DES ENGAGEMENTS TOUJOURS EN ATTENTE A
l’issue du Conseil Présidentiel du 19 septembre 2012 et tirant les conclusions et recommandations de la réunion à laquelle ont pris part tous les acteurs impliqués dans la gestion des inondations, ainsi que les partenaires techniques et financiers, le Président de la République avait pris dix décisions stratégiques allant dans le sens de l’éradication progressive et définitive des inondations récurrentes au Sénégal. Il s’agit de la mise en place d’un programme spécial sur 10 ans. Le plan décennal de gestion des inondations était décomposé de trois phases. Une phase d’urgence (2012- 2013), une phase court terme 2014-2016 et une phase de moyen et long terme 2017- 2022). Le budget de la première phase était estimé à 66 milliards de FCFA. L’engagement de l’Etat du Sénégal pour lutter contre les inondations c’était aussi des études approfondies afin d’évaluer de manière plus précise le budget global de tout le programme estimé à 766 milliards de FCFA. L’Etat s’était engagé à actualiser le plan national d’aménagement du territoire. Il a été également annoncé la finalisation des plans directeurs d’urbanisme des localités. Ce que le gouvernement devait faire au plus tard en juin 2013. Dans le plan de riposte, il avait été demandé une implication plus étroite des collectivités locales. Le président de la République a demandé une implication plus importante et plus efficace des collectivités locales qui devront être les partenaires privilégiés du gouvernement dans la mise en œuvre du programme décennal de gestion des inondations. La redynamisation de la politique de l’habitat social, et la création d’une structure ministérielle en charge de la coordination des interventions relatives aux inondations était aussi annoncée. La décision la plus forte a été le déclenchement d’un Programme décennal de gestion des inondations (Pdgi). Commencé en cette année 2012, il arrive à terme en 2022. Son coût est évalué à plus de 700 milliards de FCFA. Lors d’une table ronde en décembre 2012, l’Etat et les partenaires étaient engagés à mobiliser le montant nécessaire au financement de Pdgi. A l’issue de la réunion, le ministère de l’Economie et des Finances a annoncé l’acquisition du financement d’un montant de 66,375 milliards FCFA pour la phase d’urgence du Programme décennal de gestion des inondations (2012 2013).