Ouverture des classes aujourd’hui : Etudier avec le virus !

par pierre Dieme

Vivre avec le virus, signifie aussi étudier avec le virus. C’est cette épreuve difficile qu’enseignants et élèves vont devoir affronter dès aujourd’hui. Les classes d’examen seront ouvertes, en espérant que cette fois-ci sera la bonne.

Car, après une première ouverture des classes avortée le 02 passé, les autorités de l’éducation nationale ont tenu à sauver l’année scolaire par une reprogrammation de l’ouverture des classes d’examen. Cette fois-ci, il a fallu s’assurer que tous les enseignants, à leur poste déjà, ont peu de chance de développer le virus. Le risque, trop grand dans un premier essai, avait conduit à quelques cas de contamination.

Bien sûr, ce ne sont pas seulement les enseignants qui peuvent infecter les élèves. Ces derniers peuvent aussi contaminer le corps professoral. Comme quoi, le risque zéro n’existe pas.

Mais, ce risque, il fallait le prendre. Car, après tout, les jeunes ont envahi les plages et d’autres lieux de rencontres comme les terrains de football, avec peu de respect des mesures-barrières.

Certains parmi eux ont même cru devoir affronter les forces de l’ordre pour ne pas déférer à leurs injonctions.

En clair, les jeunes peuvent être beaucoup plus en sécurité à l’école qu’ailleurs y compris dans leurs propres familles où ça va et ça revient, sans soucis majeur pour les risques encourus.

Malheureusement, certains établissements scolaires comme le Lycée Seydou Norou Tall de Dakar et les établissements français ne vont pas ouvrir. Le risque est jugé encore trop important.

Pis, les élèves atteints de certaines pathologies comme l’asthme, auront aussi du mal à aller en classe. Pour eux aussi, le risque est trop élevé.

Mais, dans l’ensemble, tous ces élèves ne seront pas malheureux de retrouver le chemin de l’école. Ils sont restés trop longtemps confinés chez eux ou réduits à faire des tâches qui leur plaisent moins ou à s’adonner à des activités ludiques.

Toutefois, il n’est jamais exclu d’arrêter l’expérience si jamais cela doit dégénérer. C’est une tentative, un essai. S’il est concluant, pas de doute, d’autres élèves ou étudiants seraient heureux de rejoindre. A défaut, il faudra revenir à la case de départ, il n’y a pas de honte à cela.

Il faudrait également souligner que d’autres facteurs exogènes militent en faveur de l’échec de l’opération ne serait-ce que pour un certain nombre d’élèves.

L’hivernage qui s’annonce dans de nombreuses contrées n’est pas un allié des élèves. D’abord pour ceux qui sont dans des abris provisoires, il n’est pas possible de recevoir un enseignement quand il pleut.

Il y a ensuite ces élèves qui sont des assistants-agricoles de leurs parents. Ces derniers comptent sur eux pour maximaliser les récoltes avec un éventail plus large de semis.

Malheureusement, l’ouverture des classes va pousser certains parents à opérer un arbitrage qui sera difficile.

En tout état de cause, la réussite de la tentative dépend énormément du degré de préparation des autorités et de la volonté des parents et des élèves à tout faire pour que ça marche.

Il n’est pas possible en effet que certains établissements ne soient pas équipés en gants, alcool-gels, de thermoflash, savons et autres instruments devant servir à laver les mains.

Il faudra aussi un service de sécurité minimal pour veiller au respect des mesures dans une ambiance où les jeunes sont en général peu prompts à le faire.

Et la tâche sera encore plus difficile pour les élèves de CM2 qui, du fait de leurs jeunes âges, seront enclins à se regrouper et à jouer à la moindre occasion.

Tout pour dire que la tâche ne sera pas facile. Mais, avec la volonté, on y arrivera.

Comme l’a souligné Maïmouna Cissokho dans nos colonnes, on ne peut pas céder à la peur. Il faudra tenter d’aller de l’avant. L’essentiel est de prendre un risque mesuré.

Assane Samb

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