Directeur de cabinet au Ministère de la Santé et de l’Action Sociale depuis 3 ans, Dr Aloyse Wally Diouf a présenté hier son dernier point du jour, car il a démissionné de son poste pour rejoindre sa nouvelle affection au sein de l’Organisation Mondiale de la Santé. Il devait partir depuis mars dernier, mais avec l’apparition de la Covid-19, il avait préféré différer son départ pour quelque temps. Dans cet entretien qu’il a accordé à «L’AS», Dr Aloyse Diouf explique les raisons de son départ avant de se prononcer sur les nombreux cas de décès notés quotidiennement.
Peut-on savoir les raisons qui vous ont poussé à démissionner en cette période de pleine crise sanitaire liée au coronavirus ?
Je voudrais préciser qu’il ne s’agit pas à proprement parler d’une démission. Depuis le mois d’avril 2020, l’acceptation de ma candidature à l’Oms bureau Sénégal m’a été notifiée. A cette époque, j’avais demandé à pouvoir rester au poste de Directeur de cabinet pour entreprendre la lutte contre la Covid-19 à côté du ministre de la Santé et de ses équipes. Cette demande a été acceptée. Et aujourd’hui, c’est monsieur le ministre lui-même qui m’a demandé de rejoindre mon poste. Je salue cette marque de générosité venant d’un homme rigoureux et d’un véritable meneur d’hommes. Donc, il n’y a ni limogeage, ni démission.
Certains soutiennent que c’est le ministre qui a décidé de se séparer de vous ?
Vous l’ai dit tantôt, c’est lui qui a béni ma candidature et qui, aujourd’hui, m’a demandé de rejoindre mon poste pour lequel j’avais demandé à ce que ma prise de service soit différée le temps de me consacrer à la lutte contre la Covid-19 avec le ministère de la Santé. Donc, il n’y a aucun nuage entre le ministre et moi. Il y a plutôt eu une marque de générosité et d’altruisme qui est une caractéristique fondamentale de l’homme Abdoulaye Diouf Sarr. Je lui en serai toujours reconnaissant, surtout qu’il a fortement contribué à consolider mes compétences.
Ces derniers temps, on a noté de nombreux cas de décès liés à la Covid-19. Qu’est-ce qui explique cette forte mortalité soudaine?
Il faut, peut-être, la voir à deux niveaux. Premièrement, il y a les effets nocifs de la stigmatisation qui font que certaines personnes semblent rechigner à se signaler lorsqu’elles ont des symptômes, ce qui entraîne une prise en charge tardive ou même parfois une absence de prise en charge. Deuxièmement, il y a le non-respect des gestes barrières qui induit évidemment une vulnérabilité des personnes vis-à-vis du virus et entraîne une accentuation de la transmission communautaire, avec les résultats que l’on observe. C’est le lieu pour moi d’inviter les uns et les autres, en particulier les personnes âgées et celles porteuses de maladies chroniques, à un sursaut d’orgueil dans le respect de ces mesures préventives.