L’Afp ou le début d’un désespoir

par pierre Dieme

Lancée le 16 juin 1999 par l’actuel président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, l’Alliance des forces de progrès (Afp) a soufflé hier, mardi 16 juin 2020, sa vingtaine et unième bougie dans un contexte très particulier. En effet, longtemps considéré comme parti «faiseur de roi» pour avoir été décisive lors des deux alternances politiques, l’Afp et son leader semblent depuis quelques années entrées dans un profond déclin.

L ’Alliance des forces du progrès (Afp) a soufflé hier, mardi 16 juin 2020, sa vingtaine et unième bougie. Lancée le 16 juin 1999 par l’ancien ministre des affaires étrangères et responsable du Parti socialiste, Moustapha Niasse non moins actuel président de l’Assemblée nationale à travers son fameux appel intitulé «Je suis prêt», l’Afp a marqué l’histoire politique du Sénégal ces deux dernières décennies. En 2000 comme en 2012, l’Afp a été très décisive lors des deux alternances politiques au Sénégal faisant ainsi de son leader charismatique, Moustapha Niasse, un faiseur de roi incontesté à deux reprises. Seulement, depuis l’avènement du régime actuel, Moustapha Niasse et l’Afp semblent perdre de plus en plus l’espoir qu’ils incarnaient aux yeux de beaucoup de sénégalais. Et ce, en dépit de la position stratégique que Moustapha Niasse occupe actuellement en tant que président de l’Assemblée nationale non moins deuxième personnalité de l’Etat après le président de la République.

En effet, sur le plan politique, l’Afp se distingue par une perte de vitesse en termes de représentativité à tous les niveaux. Plusieurs de ses cadres ont quitté le navire emportant dans leurs bagages militants et bases politiques pour fonder leur propre formation. Il en est ainsi entre autres, de Feu Serigne Mamoune Niasse, Me Massokhna Kane, Mor Dieng, Me Abdoulaye Babou, Abdou Khadre Ndiaye, Hélène Tine et Malick Gakou pour ne citer que ceux-là. Au niveau national, les activités du Secrétariat politique se résument à des communiqués de presse. Au niveau des instances locales, seule une poignée de responsables s’efforce encore à tenir désespérément le flambeau de l’espoir.

À l’Assemblée nationale par exemple, le parti de Moustapha Niasse qui comptait lors de sa participation aux élections législatives sous sa propre bannière en 2001, 11 députés ce que lui avait d’ailleurs permis de former un groupe parlementaire confortant ainsi sa position de troisième force politique après le Parti démocratique sénégalais (au pouvoir) et le Parti socialiste (opposition), a vu son quota s’effondrer sous l’actuelle législature. De 12 sièges sur les 119 remportés par la nouvelle majorité au pouvoir Benno Bokk Yakaar (Bby), Moustapha Niasse s’est vu attribuer lors des dernières législatives que de 6 sièges.

Soit 04 sièges de plus que son ancien numéro 2 Malick Gakou, qu’il a fait exclure du parti dans la foulée du Bureau politique du 10 mars 2014 lors duquel, Niasse a décidé que l’Afp ne présentera pas de candidat à la présidentielle qui devait se tenir en 2017 avant d’être reporté en 2019 mais soutiendra le Président Macky Sall pour un second mandat. Dans le gouvernement, l’Afp contrôle qu’un ministère sur les 2 qu’il avait lors du précédent gouvernement et ce, au moment où, le Parti socialiste a gardé ses deux portefeuilles. À 78 ans et définitivement disqualifié pour une élection présidentielle, le président de l’Assemblée nationale, demeure tout de même un allié indispensable du chef de l’État sénégalais, Macky Sall. Mais, s’il tient à ce que son parti lui survive, il est obligé de préparer la relève. 2024, c’est maintenant !

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