« Nous allons mener le combat contre le bradage du littoral avec toute l’énergie nécessaire « 

par admin

Les organisations de défense de droits de l’Homme et notamment la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh) n’entendent guère céder la moindre pouce de (terrain dans le combat contre le bradage du littoral. Me Assane Dioma Ndiaye qui parle d’un très gros scandale a annoncé que le combat sera mené avec toute l’énergie nécessaire.

L’affaire du littoral qui défraie actuellement la chronique au Sénégal pourrait connaître de nouveaux développements dans les prochains jours. Mais dans tous les cas, la Ligue sénégalaise des droits humains qui a condamné le bradage du littoral s’est littéralement engagée dans cette bataille. C’est du moins ce qu’a indiqué son président, Me Assane Dioma Ndiaye. «Le bradage du littoral est un gros scandale. Et vous seriez davantage plus outré si vous allez dans certains pays pour voir comment ils ont mis à profit le domaine public maritime qu’on appelle le littoral qui est inaliénable et imprescriptible. C’est un bien national indivisible et qui ne peut pas faire l’objet d’un patrimonialisation individuel. On peut comprendre qu’on autorise des exploitations à caractère commercial, mais le cadre de valorisation d’un bien national. Mais aujourd’hui, ce qui se passe, c’est que tout le littoral, du « Terrou-bi » jusqu’à la place du Virage, tout est obstrué.

Et les populations n’ont plus accès à la mer. Et ça pose un problème environnemental. Or, la Constitution dispose clairement que tous les citoyens ont droit à un environnement saint et le littoral participe de l’effectivité de ce droit », fulmine-t-il. « Aujourd’hui, Dakar est polluée et les populations n’arrivent plus ni à respirer ni à accéder à la mer. Vous comprendrez pourquoi les organisations de défense des droits de l’Homme soient aujourd’hui à la première ligne de ce combat. Et je dois préciser que déjà, la Cour suprême a été saisie d’une partie de ce problème avec Sos littoral. Nous avons introduit un recours qui est en voie d’instruction au niveau de la Chambre administrative pour l’annulation d’un certain nombre de permis de construire qui ont été octroyés par certaines mairies. Maintenant, ce qui est réconfortant, c’est de voir que le combat est devenu national parce que les citoyens ne sont appropriés ce combat. C’est dommage qu’on comprenne trop tard qu’il fallait dès le départ mener ce combat. Mais rien n’est perdu », lâche-t-il.

Me Assane Dioma Ndiaye pense que le Président Macky Sall devrait s’inspirer de l’exemple de son homologue ivoirien, Alassane Dramane Ouattara. « Je donne l’exemple d’Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire qui, dès qu’il a pris fonction, a demandé la destruction de tout ce qui a été édifié, d’Abidjan à Grand Bassam. Tout ce littoral avait été occupé par des constructions dures. Mais au Sénégal, on permet à des particuliers d’avoir des édifices très durs et d’avoir des propriétés qui sont exploitées à titres d’hôtels et mêmes d’auberges au détriment de l’ensemble des populations sénégalaises », souligne-t-il. « Aujourd’hui, s’il est avéré que le Président Macky Sall a donné des instructions fermes afin que la loi soit appliquée, il n’est alors pas question qu’on veuille se dédouaner pour dire que les permis ou autorisations qui ont été délivrés datent d’avant 2012. Quand on est élu, c’est parce que ceux-là mêmes qui vous ont élus ne sont pas contents de ceux qui vous ont précédés. Mais vous ne pouvez pas venir cautionner ce qui a été fait ou laisser perdurer ce qui se faisait. Donc aujourd’hui, la responsabilité du gouvernement actuel, au-delà de la paternité ou pas de ces autorisations, est largement engagée. Nous allons mener ce combat contre le bradage du littoral avec toute l’énergie nécessaire», affirme-t-il.

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